Elections régionales 2015 :
enregistrement de la catastrophe annoncée.
Le premier tour des élections régionales donne malheureusement le résultat catastrophique annoncé.
Le taux de participation montre que nulle part en France ne s’est amorcé le rassemblement citoyen que nous appelons de nos vœux : la moitié des électeurs n’a même pas pris part à ce scrutin. Si on ajoute les blancs et les nuls, ce sont plus d’un français sur deux qui ont refusé d’arbitrer, montrant ainsi le désamour de la chose publique. Pourtant, demain, des élus , les mêmes qu’hier , voire des pires, piloteront les régions au nom de tout le peuple. Ils poursuivront, ou amplifieront des politiques contraires à l’intérêt général, écrasant toujours plus le peuple et les plus faibles, qui restent sans voix et sans révolte.
Dans l’hexagone, la veulerie a encore progressé, avec un nombre croissant de voix pour le FN. Demain, le risque est immense de voir se poursuivre le recul des libertés, la négation de la fraternité, et l’accroissement des criantes inégalités … La haine ordinaire de l’autre conquière droit de cité et expression publique, elle sera soigneusement entretenue pour que les plus démunis se battent entre eux, pour le plus grand profit des nantis. Le PS, sous la férule de Valls et Hollande, avoue, en se retirant du second tour, qu’il n’y a aucune différence fondamentale entre la politique qu’il conduit et celle qu’aspire à mettre en œuvre la droite dite républicaine. Dans le Grand Est, J.P. Masseret a fait la moitié du chemin : se maintenir, oui, mais encore faut-il entendre les aspirations populaires et proposer une véritable alternative de gauche, avec la défense des services publics et plus largement de l'État providence et des acquis sociaux issus du CNR et des luttes sociales du XXème siècle. Il lui reste encore à dénoncer la politique imbécile de son parti, qui engraisse les actionnaires profiteurs, avec le CICE, par exemple, qui a reculé l’âge de la retraite, qui poursuit les syndicalistes au lieu de s’appuyer sur eux pour mettre en place un vrai changement…. Ces gens là vont continuer à saccager les services publics, l’Education Nationale, la Santé tout en s’attaquant au code du travail, sans tenir aucun compte de la misère qui se développe au rythme de la progression du chômage, et en retranchant à ceux qui vivent de leur travail l’argent qu’ils accordent aux capitalistes et aux actionnaires ….
En Guadeloupe, même si les fascistes du FN ne font pas recette, la situation n’est guère meilleure.
Le Parti de Gauche a lutté de toutes ses forces en amont de la consultation pour tenter de donner la parole aux citoyens, et pour les fédérer autour d’un large rassemblement clairement à gauche.
Les partis qui partagent avec nous l’analyse économique de la société guadeloupéenne, organisée de façon post coloniale autour de la consommation de biens importés ont préféré partir chacun de leur côté, sous leurs petits drapeaux. Le résultat est là : pas un n’atteint même les 2% Le score des indépendantistes est ridicule. Par rapport à 2010, Combat Ouvrier perd un tiers de ses voix, pourtant déjà si rares et le Cippa d’Alain Plaisir ne progresse que d’un demi pour cent. Si nous ne partageons pas leurs propositions d’évolutions institutionnelles, notre perception sociale est pourtant très voisine. Mais l’’émiettement rend illisible la présence d’une vraie gauche en Guadeloupe. Les Guadeloupéens devront se contenter au deuxième tour d’un choix tronqué entre les deux mêmes, Charel ou Lulus ! La région sera de nouveau pilotée sur le même chemin par un des 2 clans, sans projet politique pour le plus grand nombre, sans solutions pour les jeunes, les vieux, les chômeurs, ni pour ceux qui travaillent encore sans recueillir le fruit de leurs efforts….
Le Parti de Gauche ira voter, mais n’arbitrera pas ce concours de beauté peu ragoûtant, où les deux protagonistes donnent le spectacle d’élections transformées en kermesse, avec effets d’estrade et démagogies diverses, ou en match de supporters décervelés, sans proposer aucun changement fondamental pour notre région.
Dès aujourd’hui, les militants du Parti de Gauche vont reprendre leur inlassable mobilisation pour construire une vraie opposition de gauche en Guadeloupe, avec les citoyens et leurs associations, capable de l’emporter ici en 2017 dans les prochains scrutins présidentiel et législatif.
Basse Terre le 7 décembre 2015
Guilhem Saltel pour le
Parti de Gauche Gwadloup