Municipales et communautaires 2014 : L’électeur Guadeloupéen sans voix.
Le spectacle offert par cette fin de campagne et le panorama des listes en présence aux élections municipales et communautaires laissent l’électeur Guadeloupéen désemparé, et … sans voix !
A quoi assiste-t-on dans notre bel archipel ?
Partout, le clientélisme sévit, il faut voter pour tel ou telle fils ou fille de l’ancien élu comme si la compétence et la probité étaient génétiques. Vous connaissez ma famille ! Promis, je ne gouvernerai pas que pour mon clan !
Le débat d’idées est effacé au profit du concours de beauté, de la promotion personnelle, des promesses qu’on s’empressera de ne pas tenir : la permission en est donnée par l’incroyable culot du Président de la République, qui avait pour adversaire, dans sa campagne, la finance, et qui la sert fidèlement depuis son élection.
Les projets que les sortants n’ont pas fait avancer, parfois en plusieurs mandats, seront réalisés dès le lendemain de l’élection.
La quasi totalité des candidats tente de masquer son parti pris politique, son étiquette, bien aidé en cela par le tricheur Valls, qui prend soin de mélanger toutes les appartenances dans ses préfectures pour tenter de limiter la claque aux Solfériniens attendue pour dimanche soir. Pour vivre heureux , candidatons masqué !
Tous ou presque vous font croire qu’il ne s’agit que de refaire les trottoirs, et qu’ils le feront en diminuant les impôts ! Combien dénoncent le gouvernement, qui va couper par milliards les dotations aux collectivités locales, aggravant ainsi encore la crise, et faisant peser sur les impôts locaux et les citoyens de base les dépenses inéluctables ? …. Cette élection n’est pas nationale, entonnent-ils en cœur. Pas politique, juste d’intérêt local. Croyez vous qu’ils viendront vous consulter, lorsqu’il s’agira de désigner dans quatre ans les sénateurs de la Guadeloupe ? Ils se serviront de votre vote de demain pour envoyer une fois de plus au Sénat, les mêmes qui ne contestent en rien la politique sociale injuste, poursuivie par Hollande, dans le prolongement exact de celle de Sarkozy. Ils y continueront à voter pour que rien ne change.
Inspectez soigneusement les listes de la droite (on peut les reconnaître en étant attentif, même si bien peu s’en réclament). Vous avez des chances d’y débusquer, bien discret, quelque xénophobe ou raciste du Front National, vous savez, ceux qui parlent sans arrêt des « Roms » : ici, ça se prononce « Haïtiens ».
Ecartez sans pitié les parlementaires en fonction, les Jalton, Chalus, Vainqueur- Christophe, Louis-Carabin … cumulards jusqu’au bout, avant que la loi promise ne les rattrape en 2017 : ils ont TOUS voté les cadeaux aux grands patrons, et la retraite à 66 ans ; demain, ils s’apprêtent, sans vous le dire dans la campagne actuelle, à voter la confiance à Ayrault et Hollande, qui vont distribuer avec le « pacte de confiance » (tu parles !) 50 milliards au grand patronat, qui ne s’est jamais engagé à rien en matière d’emploi, et qui vient même d’obtenir le feu vert pour faire passer ces milliards volés aux Français, directement dans la poche des actionnaires sous la forme de dividendes ! N’ayez aucune tendresse pour ces gens, ou pour ceux que soutiennent les Desplan, Cornano, Gillot (qui, lui, se dissimule à une ridicule 30ème place !) puisqu’ils n’en n’ont eu aucune pour nos 56% de jeunes au chômage, ni pour les 9 millions de pauvres en France, dont beaucoup en Guadeloupe.
Ne faites aucune différence entre ceux qui se réclament (pas trop fort, chut …) du PS et ceux qui appartiennent à ses clones guadeloupéens : PPDM , GUSR, et autres socialistes progressistes ! … A Paris, tous jouent ensemble contre le peuple ! Leurs nuances ici ne servent qu’à promouvoir leur ego et tenter de capter une clientèle. Eux aussi ont trahi le peuple.
Dans ce désert, vous aurez peut-être la chance de découvrir dans votre commune (c’est rare ) une liste dirigée par des militants qui, toute l’année, sont en lutte pour donner la parole aux gens, pour organiser la réflexion collective, pour défendre les plus défavorisés d’entre nous contre la misère et l’exploitation servile. Si nous ne partageons pas toujours leur point de vue sur l’avenir institutionnel de l’archipel, nous avons en commun avec eux la volonté farouche d’en finir avec l’économie de comptoir, avec l’injustice en Guadeloupe, avec les désastres écologiques qui se préparent ici. Nous accordons notre confiance à ces trop rares camarades qui se sont mobilisés pour des projets faisant une large place aux citoyens, projet tournés vers le partage des richesses et la solidarité, en se réclamant de l’Opposition de Gauche que nous voulons construire avec eux.
Ces élections qui ne changeront pas grand chose préparent de tout prochains combats, où nous animerons un vrai débat citoyen, en tentant de rassembler ceux qui veulent vraiment que ça change, ici et dans l’hexagone. Vous ne pouvez voter selon votre cœur ? Venez nous rejoindre dès à présent pour préparer un cours nouveau, dès les Européennes !
Guilhem Saltel