Le rideau de fumée.
Au lendemain de ce premier tour des Municipales, il faut le reconnaître : en Guadeloupe, les électeurs se sont très largement laissés prendre aux discours du personnel politique en place, qui a tout fait pour cacher les enjeux réels de ce scrutin.
Les 6 parlementaires (sur 7) qui étaient en lice ont tous été réélus dès le premier tour. Il leur a suffi de promettre de beaux trottoirs, de nombreux équipements pour leurs quartiers. Ils ont réussi à faire oublier qu’à Paris, ils ont renoncé à toute politique sociale. Ces 6 là ont tout voté avec Hollande : la retraite à 66 ans, l’austérité budgétaire qui casse et désorganise les services publics, l’augmentation des impôts pour le plus grand nombre, en préservant au maximum les riches et la finance. Ils ont toujours soutenu ce gouvernement qui a fait le contraire de ce que Hollande avait promis, bien que le chômage ait continué à progresser, que le Président ait ratifié le traité européen qu’il rejetait quand il était candidat, qu’il ait augmenté la TVA, impôts qu’il qualifiait d’injuste …
Ces gens là vont pouvoir continuer en toute impunité, avec le silence de leurs amis solfériniens guadeloupéens de tout poil.
Ces parlementaires vont demain, tous, comme un seul homme, donner quitus au gouvernement pour offrir 50 nouveaux milliards aux grands patrons, sans contreparties, sans créer un seul emploi. Comptez sur ces élus pour venir ici verser des larmes de crocodiles sur nos 56 % de jeunes qui galèrent sans travail. Ils voteront même, à Paris, les coupes sombres dans le budget des collectivités locales, de leurs propres communes, en se lamentant ici du manque de moyens et du transfert de charges de l’Etat vers leurs budgets locaux !
Demain, sans rien demander à personne, ils s’auto-reconduiront au Sénat, pour poursuivre tranquillement, en toute duplicité, leur politique néfaste.
A droite, ce n’est pas mieux : à l’image de son ex et future maire, la ville capitale va pouvoir continuer son triste naufrage. En attendant que l’électeur, doublement floué, voit la mère refiler le job à la fille, qui n’a jamais réussi à se faire élire sur son nom, ni aux européennes, ni aux législatives … On peut compter sur elle pour poursuivre ce travail de nécrose, tant à la mairie qu’à la communauté de communes. L’avenir n’est pas là.
Il est temps que se lève en Guadeloupe l’Opposition de Gauche, avec tous les citoyens qui rêvent d’une société de justice sociale, de fraternité, d’égalité, de solidarité avec les plus démunis, qui se sont si souvent laissé engluer dans le clanisme, les promesses locales démagogiques, et à qui aucun media n’a donné les moyens de décrypter les véritables enjeux. C’est tellement plus facile d’exacerber les supporters, comme si les élections étaient un match de foot ! On économise ainsi l’effort de réfléchir.
Le Parti de Gauche Gwadloup, derrière Jean Luc Mélenchon, va continuer à travailler sans relâche à construire ici cette Opposition de Gauche, avec tous ceux qui veulent que l’archipel sorte de sa léthargie politique. Le second tour ne changera rien ici. Rendez vous dans deux mois, aux Européennes. En souhaitant cette fois que de nombreux Guadeloupéens ouvrent enfin les yeux.