Dans son projet de carte scolaire, la direction académique de l’Éducation Nationale des Côtes d’Armor, annonce assurer la mise en œuvre de priorités. Parmi ces priorités, apparaît la promotion de l’apprentissage des langues régionales et le développement en particulier des filières bilingues français-breton.
Pourtant, le constat en cette rentrée scolaire 2025 à l’école publique de La Vigie à Binic Etables-sur-mer est amer. Alors que la classe bilingue créée en 2021 est en plein essor et compte maintenant 8 niveaux et 25 élèves (dont 4 inscriptions récentes ), la direction départementale, malgré l’espoir entretenu d’un demi-poste, laisse à nouveau l’enseignante seule face à un défi pédagogique et humain qui devient insurmontable. 8 niveaux réunis -dont 16 enfants en maternelle- au sein d’une classe, ce genre de situation dépasse l’entendement.
Il est évident, lorsqu’une filière est ouverte, que son développement ne peut reposer sur un-e seul-e enseignant-e. Qui peut imaginer un seul instant que l’enseignement aux enfants de maternelle et d’élémentaire s’effectue par le biais d’un seul individu au sein d’une unique classe? C’est pourtant ce qui est en train de se réaliser à l’école de La Vigie puisque les niveaux de la classe bilingue s’étendent maintenant de la petite section au CM1 !
Cette situation ubuesque, dangereuse pour la santé de l’enseignante et fortement préjudiciable pour ses élèves et leurs parents, doit, dès à présent, cesser. La création d’un nouveau poste est une nécessité qui serait aussi bénéfique à l’ensemble de l’école en terme d’effectifs et de rayonnement. Les classes bilingues offrent une identité et une visibilité utiles surtout en Bretagne où les écoles privées sont très présentes.
Cette décision qui vise en fin de compte à ne pas pérenniser la création de la classe bilingue est une menace réelle pour l’avenir de l’école de La Vigie dont la décrue des effectifs servira d’argument à une fusion avec une autre école à l’image de celle effectuée entre les communes d’Étables-sur-mer et de Binic.
Ces projets d’établissements concentrés toujours plus éloignés des familles sont aux antipodes de ce qu’il faut mettre en œuvre pour répondre aux problèmes écologiques qui minent la société. L’école, comme la plupart des services publics, ne peut plus faire les frais d’une prétendue austérité qui ne concerne au fond que les usagers des services publics et les ménages modestes.
La décision de ne pas donner un poste supplémentaire en cette rentrée à l’école de La Vigie heurte de plein fouet la belle dynamique de la filière bilingue et fragilise l’avenir de l’école.
C’est pourquoi, une résistance, soutenue par le maire de la commune, s’organise pour obtenir ce poste d’enseignant supplémentaire qui est indispensable au fonctionnement normal de l’école. De multiples actions seront menées si nous -parents, enseignants, citoyens- n’obtenons pas satisfaction.