République. Terme polysémique...
1. Chose publique.
Allons donc. Certains nous annoncent que la République, c'est avant tout l'organisation de la communauté de biens et de destins, l'affaire de tous. Bref, l'éthique républicaine voudrait que l'intérêt général prime dans la conduite de la cité sur les velléités des uns et des autres, au-delà de leurs mérites ou de leurs naissances. Ces quelques rappels, aussi surprenant que cela puisse paraître, ces bases d'éducations civique, notre président semble les avoir oublié, ou peut-être ne jamais les avoir dégluti. L'Etat, ce n'est pas Lui ? Tout n'est donc pas privatisable ? La réalité des faits et des lois ne se plie pas à l'empire de la pensée du monarque ? La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) ne serait donc pas là pour gérer les basses œuvres du pouvoir en place ? Que d'interrogations naïves de la part d'un citoyen invoquant encore l'égalité devant la loi. Qui croit encore que la délégation accordée par suffrage n'accorde pas tous les droits, dont celui de s'approprier à bon compte les moyens de la collectivité, de s'arroger le pouvoir d'omniscience au mépris des conventions passées publiquement entre républicains convaincus. Ni celui de visiter un trésor pour son propre plaisir, ni celui de violer le secret de la quête de vérité d'une presse qui sera bientôt qualifiée de téméraire pour oser frayer dans les couloirs du pouvoir. Dans ces allées du pouvoir, que d'autres appeleraient les maisons du peuple, la lumière semble déranger les animaux de passage...
2. Colonie animale.
Car aujourd'hui, la République, ce n'est plus celle des citoyens, cette masse informe qui se meut de places en places au rythme des cortèges syndicaux, qui hurle face au vent, qui vote avec sa canne à pêche. La République, c'est cette colonie d'énergumènes qui vocifèrent des calomnies sur l'opposition démocratique, éructent des décrets nauséabonds en guise de politique nationale, sonnent l'hallali sur des proies faciles, mêlant pour le meilleur de leur délire le teint du métèque et l'indigence du manant. La République, c'est cette horde qui hurle au-delà de nos frontières, provoquant les regards inquiets de ceux qui autrefois se tournaient vers notre terre pour y trouver le souffle des valeurs humanistes, le réconfort de la prospérité accueillante et l'attrait de la culture universelle. Aujourd'hui, la lande est sèche, balayée par les odeurs de soufre au milieu desquelles prospèrent vautours et charognards repus des carcasses putrides de notre Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Ce texte fondateur qui énonce en termes choisis pour leur percussion.
Article premier
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit.
Article VI
La loi [...] doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse.
Article IX
Tout homme [est] présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable.
Article XII
La garantie des droits de l'Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
3.Vision de Louise Michel sur les barricades parisiennes, en mai 1871.
La république universelle
Se lève dans les cieux ardents,
Couvrant les peuples de son aide
Comme une mère ses enfants.
A l'orient blanchit l'aurore !
L'aurore du siècle géant,
Debout ! pourquoi dormir encore !
Debout, Peuple, sois fort et grand !