Le 25 mai 2024, le collectif Palestine de Rodez appelait à un neuvième rassemblement pour exprimer son soutien au peuple palestinien, demander la fin des massacres et la libération des otages israéliens. Une cinquantaine de personnes étaient alors présentes, résolues, persévérantes malgré une certaine fatigue émotionnelle après huit mois de carnages. Nous cherchions ensemble quelques raisons d’être optimistes : mobilisation de la Cour Pénale Internationale, reconnaissance de l’État palestinien par trois pays européens… puis vint le dimanche 26 mai et la tuerie de Rafah.
En toute urgence nous appelons à nouveau à se rassembler, un mercredi soir à 18h devant la préfecture de Rodez. Cette fois-ci cent-cinquante personnes répondent à l’appel, mais que dire ?
Nous avions besoin d’espoir. Nous protestons, revendiquons, partageons nos peines mais sans espoir nous n’aurions plus de carburant pour nous mobiliser. Malheureusement, débordé par l’émotion, je n’ai pas pu arriver au bout de mon allocution. Voici ici ce que je voulais dire :
« L’exercice n’est pas facile mais nous avons besoin d’espoir. L’espoir existe déjà aujourd’hui. Ce sont ces habitants de Gaza qui ont téléphoné le 7 octobre aux kibboutz voisins pour les avertir qu’il se passait quelque chose de grave. Ce sont ces palestiniens d’Israël qui ont cachés des israéliens pendant les attaques. Ce sont aujourd’hui ces israéliens qui protègent les convois humanitaires des attaques de colons.
L’histoire est constellée de guerres et de massacres mais elle est aussi parsemée de paix et de réconciliations.
N’en doutons pas, un jour il y aura la paix en Palestine. Une paix juste et durable. Les responsables des massacres seront arrêtés, jugés et condamnés. Les bourreaux seront confrontés à leurs victimes. Il y aura des commissions « Vérité et réconciliation », chacun prendra conscience des maux qu’il aura fait à l’autre. Les israéliens visiterons les ruines de Gaza et aideront à reconstruire. Palestiniens et Israéliens se rendront visite et se découvriront une culture commune. Les réfugiés rentreront et enrichiront la région. Des mariages mixtes seront célébrés. Des enfants naîtrons sans avoir connu la guerre.
Il y aura un ou deux États selon la volonté des deux peuples. Jérusalem sera une ville internationale et la capitale spirituelle et intellectuelle des trois grandes religions monothéistes.
Ce sera une belle utopie qui servira de modèle pour toutes nos sociétés.
N’en doutons pas, un jour il y aura la paix en Palestine. Il n’y a que la date que nous ignorons. »