En 1912, le député révolutionnaire allemand Karl Liebknecht disait la chose suivante : « quand les députés de la bourgeoisie applaudissent un de mes discours, je me demande où est-ce que j'ai dit une ânerie ». Il en va de même pour moi avec la vermine d'extrême-droite.
Je découvre ce matin 11 mars que le Front National de l'Aveyron s'autorise à me prendre à témoin, photo à l'appui, dans un conflit qui l'oppose à des militants de gauche de Millau. J'ai en effet émis des réserves sur l'action de citoyens millavois venus perturber une conférence de presse du FN. Je juge cette action inefficace dans le cadre de la lutte contre l'extrême-droite. J'ai émis ces critiques en mon nom sur le forum de Mediapart, à la suite d'un billet relatant l’événement.
Je ne peux que me désoler que quelques antifascistes folkloriques partagent avec le FN ce manichéisme crétin du « qui n'est pas avec nous est contre nous ». Car mes critiques adressées à mes camarades de Millau se rangent dans le domaine des ''querelles de familles'' dont la gauche française est coutumière. Ce n'est en aucune manière un message de soutien à la verrue démagogue que représente le Front National.
Jean-Guillaume Remise tente une manipulation naïve pour diviser la gauche aveyronnaise. Je suis pourtant une cible bien trop mince pour cacher les casseroles que se traîne le FN tant au plan national que local.
Je poursuis donc ici le débat sur les méthodes de lutte contre l'extrême-droite. Plutôt que de faire de l'antifascisme carnavalesque dans les conférences de presse du FN, je trouve plus pertinent de mettre en lumière la médiocrité de ce parti.
Rappelons donc la complaisance des responsables FN aveyronnais envers les propos antisémites d'un de leurs candidats aux départementales, Alexandre Larionov. Jean-Guillaume Remise n'a été choqué de ces propos que lorsque ceux-ci ont été rendus publics par la presse. Le responsable FNJ de l'Aveyron, Laurent Bourillon, était pourtant ami Facebook avec Larionov et n'a pas semblé mesurer l'indécence abjecte des appels aux meurtres de juifs juste après l'assassinat de quatre de nos compatriotes dans l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes en raison de leur confession juives.
Rappelons la malhonnêteté d'une autre candidate aux élections départementales sur le canton « Enne et Alzou », Élodie Capassio-Chevalier, conseillère municipale démissionnaire d'Annemasse, dont l'élection a été invalidée par le tribunal administratif de Grenoble. Elle et son père avaient inscrit sur leur liste aux élections municipales une dame âgée qui ne disposait plus de toutes ses facultés et qui n'avait jamais souhaité se porter candidate.
Rappelons également la nullité des élus FN dans la gestion des municipalités. Les anciennes sont endettées, les nouvelles ne se portent pas mieux. En dehors des centres-villes, les quartiers populaires sont abandonnés, le lien social entre habitants est méticuleusement détruit. Au Pontet, la cantine était gratuite pour les enfants des familles les plus modestes, elle ne l'est plus, tandis que les maires FN s'augmentent leurs propres indemnités. A Beaucaire, la mairie FN supprime les subventions au centre social qui assurait le soutien scolaire d'une centaine d'enfants. Partout, des journalistes sont arbitrairement exclus des réunions publiques.
Rappelons enfin les soupçons d'escroquerie qui pèsent sur vingt parlementaires FN au parlement européen. Ce dernier a alerté lundi 9 mars la ministre de la justice française sur « une possible utilisation frauduleuse de fonds européens » concernant 20 assistants du Front National à Strasbourg, et des soupçons d'emplois fictifs pour certains.
Je continuerai à lutter contre l'extrême-droite avec des méthodes qui me semblent les plus efficaces. En premier lieu en défendant un programme politique à l'opposé de celui du Front National. Un programme démocratique et solidaire. Un programme à l'image des Assemblées pour une Majorité Citoyenne que je représente aux élections départementales et qui accueillent tous les aveyronnais, quelle que soit leur nationalité. Un programme qui défend le mieux vivre ensemble. Un programme ayant pour principe le partage des richesses, à chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.
Cette pathétique manipulation est sans effet, M. Remise, nous ne sommes pas prêts à nous appeler entre nous « camarade ».