Simon Masbaum, s’est exprimé au nom de l’association des déportés juifs en Aveyron. Nous saluons son intervention, digne, ferme et émouvante. Dans un souci de dialogue sincère, nous lui contestons un terme, celui évoquant les antisémitismes. Pour nous, il n’y en a qu’un, et c’est déjà trop.
Quand on évoque l’antisémitisme, le conflit israélo-palestinien n’est jamais très loin. En tant que militants et militantes pro-palestiniens nous savons pertinemment que certains individus tentent d’instrumentaliser cette cause pour distiller le poison haineux de l’antisémitisme. Il arrive quelquefois qu’il s’agisse de personnes sans grande culture politique, qui confondent juifs, israéliens et sionistes. Nous arrivons parfois, par la discussion et la pédagogie, à leur faire prendre conscience de leurs erreurs. Si tel n’est pas le cas, nous les chassons impitoyablement de nos rangs.
Nous rencontrons aussi d’autres individus qui instrumentalisent la lutte contre l’antisémitisme pour discréditer nos combats de solidarité envers le peuple palestinien. C’est une démarche malhonnête et dangereuse car elle offre une tribune aux discours antisémites.
Dire qu’il y a plusieurs antisémitismes, ouvre la tentation sinistre, à notre avis, d’établir un classement. Y en auraient-ils de plus acceptable que d’autres ? De plus mondain ? Bien sûr que non. L’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est une violence et un délit.
Nous ne demandons jamais aux français juifs ou musulmans de se justifier par rapport au conflit israélo-palestinien. Ce sont les citoyens que nous interpellons, sur des bases politiques. Nous ne boycottons pas les produits casher mais les produits israéliens. Nous ne contestons pas l’existence d’un État Juif mais celle d’un État colonisateur. Telle est notre définition de l’antisionisme.
Mais il arrive parfois, qu’après des années de batailles sémantiques, nous perdions l’usage d’un mot. Si « antisionisme » sème le trouble chez des citoyens sincères, que l’on nous donne un autre terme pour caractériser notre lutte politique contre une idéologie qui justifie la spoliation de la terre des palestiniens, le siège meurtrier de Gaza et les discriminations institutionnelles dont sont victimes les arabes israéliens. Nous examinerons ce nouveau terme avec le plus grand intérêt.
En attendant, nous réaffirmons notre présence dans toutes les luttes contre toutes les discriminations.