Monsieur,
Ce message est ma contribution à l'avis sur votre candidature à la présidentielle 2022, hélas sur le site FI la limite était de 1000 signes, trop peu pour ce texte, je le transmets donc ici:
Ma première réaction à cette annonce de candidature a été de me demander pourquoi ne pas avoir organisé une primaire avec un scrutin interne aux adhérents (voir même ouvert à tous les inscrits).
Vous dites qu'aucun autre Insoumis a souhaité être candidat, mais ont-ils vraiment été motivés à le faire ?
Vous argumentez aussi que la campagne future sera difficile en raison des mesures sanitaires et des difficultés à organiser des rencontres. Justement, quoi de plus enthousiasmant que de diffuser les idées et les valeurs d'un parti autour d'un tel événement ?
A travers cette primaire, les idées du programme « l'Avenir en commun » pourraient ainsi vivre à travers l'intervention de personnalités singulières portant leurs engagements, et ainsi contraster face aux écueils des mesures politiques actuelles. De plus, avec les moyens numériques actuels, il serait tout à fait possible d'organiser une campagne de primaire dématérialisée , ceci resterait en cohérence avec la capacité d'adaptation du parti, comme l'ont été les conférences simultanées par hologrammes.
Pour un parti ayant été le précurseur de propositions comme l'Assemblée constituante ou l'audit citoyen, je trouve cela décevant que son représentant soit finalement choisi suite à 150 000 signatures (soit 2,12% des électeurs FI en 2017). Finalement 300 000 en cours après un deuxième appel ? Cela manque de panache et de confiance envers les adhérents.
Bien sur, mon propos n'a pas de valeur si aucun autre Insoumis est intéressé pour être candidat.
Ma deuxième réaction est en lien avec ce manque candidats. Pourquoi aucune autre personnalité ne souhaite tenter l'aventure ? Pourquoi n'y a t-il pas un renouvellement de génération ?
Ne serait-ce que dans les députés de l'Assemblée Nationale, occasionnellement présents dans les médias : Mme Clémentine Autain, M. Alexis Corbière, M. Ugo Bernalicis, M. Adrien Quatennens , M. Loïc Prud'homme , M. François Ruffin, ce sont de magnifiques personnes ! Ils ont tous chacun à leur manière une belle rhétorique et un fort charisme. Sont-ils uniquement intéressés par des seconds rôles ?
Comme vous l'aviez bien dit : « C'est le programme qui prime, non l'homme ». Une raison de plus pour donner la chance à de nouvelles figures.
Pour terminer, ne serait-ce que pour bousculer nos détracteurs, un renouvellement serait bénéfique. En effet, depuis 2 élections maintenant, les médias possèdent leur rhétorique bien huilée, ils n'auront même pas besoin d'innover pour 2022, ils piocheront dans leurs vieux tiroirs de qualificatifs: autoritaire, colérique, démagogique, ou doux rêveur.
Le fait que vous vous présentiez pour une 3ème fois sera sûrement votre talon d'Achille, comment parler de renouveau, de rupture, lorsqu'un parti conserve le même représentant depuis 10 ans?
Un.e nouveau.elle candidat.e donnera au moins du grain à moudre à nos chers journalistes, ils devront créer un nouveau récit caricatural, faire travailler leurs méninges cyniques. De plus, l'effet de la nouveauté permettra un temps de servir de faire valoir à des idées jusque là souvent discréditées d'avance. Prenons pour exemple Monsieur E.Macron qui, avec sa façade juvénile, a su édulcorer des idées de droite ultra-libérale.
Cela ne vaudrait pas une lettre, si la situation n'était pas si grave, dans un pays où le discours d'extrême droite semble s’allier à un libéralisme débridé sous fond de crise sanitaire et économique. Les forces de gauche sont plus que jamais attaquées avec virulence.
Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ma modeste contribution.