Boby Lapointe n'est pas que l'auteur de chansons estampillées "Enfant", ou du moins de ce que peut recouvrir de niais et insipide cette étiquette de nos jours. C'est aussi un maître des jeux de mots et calembours que l'on découvre encore petit à petit, cachés dans chacune de ses rimes, même après des années d'écoute. Si nous entendons, jeunes, de magnifiques jeux de prononciations (Ta Katie t'as quitté...), des poèmes tendres et rigolos (La Maman des poissons...), nous devenons, l'âge avançant, plus sensible à de nouveaux jeux de mots...
Voici quelques extraits de chansons et textes bien gratinés, à s'en tordre de rire !
Aubade à Lydie en do
...
V'là qu'il a dit : "O ma Ladie" deux fois
Mais sa Ladie est sourde à ces salades
"Dors ange" dit-elle en rentrant sous son toit
Au p'tit matin après une escapade
Elle se dévêt en dansant avec grâce
Sans remarquer qu'un vieux voyeur en face
Fait "glot-glot" avec sa glotte
Qui tressaute
Lorsque saute la culotte
Que Lydie ôte
...
Embrouille minet
...
Tu n'considères le présent
Qu'en fonction des plus ou moins gros présents
Que l'on fait à ton animal
Et après tout y a rien de mal
Dès qu'on s'y intéresse
Pour peu qu'on le caresse
Ou à plus forte raison
Si je lui donne un poisson
C'est la jubilation.
La joie de ton chat se lit dans tes prunelles
Je sais bien qu'il n'est pas repu d'si peu
Mais je vois dans tes yeux qu'il est heureux
Quand il est heureux tu en deviens plus belle
Tu as bien plus d'éclat
Que ne ferais-je pas
Pour la joie, pour la joie
Pour la joie de ton chat
Tra la la la
...
La fille du pêcheur
...
Tu avais promis, souviens-toi, qu'on se marierait
Mes études finies et lorsque je serai
Médecin
Médecin, c'est long, bien long, et pour me consoler
Prenant un air distrait tu m'laissais cajoler
Les deux tiens
...
Grimace ratatinée en rime à grasse matinée
T'en souvient-il, tordu, la grasse matinée
Que tu vécus un jour de Mars en Gâtinais ?
Dans ce buffet de gare / estaminet,
De désir une vieille garce t'animait
T'offrant son trou en disant : "Grattes ça, minet"
Ton pied que tu enfouis jusqu'au tarse, gaminet
Fouillait jusqu'à son épigastre, marinait
Mais chez ces vieux boudins l'organe tard s'y met
A réagir et vrai l'orgasme tard i' nait,
C'est pourquoi ces foutues pétasses graminées
Recherchent des méchants aux âmes gratinés
Mais youpi ! tout soudain ta braguette s'animait
Et jaillissant ton gros cigare se mâtinait
De violet, étalant sa masse gratinée
Pour gicler d'un jus clair trois grammes satinés,
Puis, "pof", s'affaler, fugace martinet
Qui fit dire au vieux tas : "Ma grâce t'a miné."
Ouais, elle est gratinée, ta grasse matinée.
Framboise
...
Et tout en étant Française
L'était tout de même Antibaise
Et, bien qu'elle soit Française,
Et malgré ses yeux de braise
Ça ne me mettait pas à l'aise
De la savoir Antibaise
Moi qui serais plutôt pour !
...
La Youpi !... Allez
...
Comme il avait un cor, il prit l'autobus
Et la receveuse maligne
Qui avait remarqué son petit air minus,
Pour rire, l'appela "Bout de ligne"
"Ah ! dit-il, mad'moiselle, mon nom, c'est Boudassié
Et je ne voudrais pas que vous me boudassiez."
Car... pour... la... "Youpi, allez !",
Je ne suis pas estropié.
Je suis le "Youpi, allez !"
Des femmes de mon quartier.
Je leur fais "Youpi, allez !"
Et c'est le pied.
J'ai le secret, j'ai le biais.
Si des pieds plats m'épiaient,
Ils en s'raient pour leurs pieds.
Dans c'que j'ai dit, grapillez.
Ce n'est pas sur papier
Que j'vais vous l'recopier.
...
Loumière tango
...
Ma que revient louièr' Tango
Les mousiciens rezouent Tango
Et soudain yo m'aperçois, si
Que monte en moi un émoi
(Si si si si)
Un émoi qui grossi, grossi
Ma cabalière aussi rosit
Contre moi son beau corps tant gros
Tangue au rythme du Tango
(He he he he)
Ma qu'elle a un beau collier
Ma que voilà l'escalier
Que ça nous monte au premier
Les salons particouliers !
La la la de mi amor
La la la tu corason
La la la de tu amor
La la la mi corason
Et la yo lui fais une proposition
Ma qu'ell dit : "Bous êtes un grand polisson"
Et ça voulait dire que z'ai permission
De mui procurer beaucoup de grands frissons
J'ai montré tout mon savoir :
La bebete qui monte qui monte
El mille pattes paillard
El perroquet qui sanglote
La brouette yaponaise
La marmite à tourniquet
Le tournedos Béarnaise
El derviche à grand braquet
...
Saucisson de cheval n°2
...
Cette fill' déjà bas de ch'val
Réclame du tord boyaux de ch'val
Et pour qu'on la serve-elle de ch'val
Va nous faire un trip tease
Mets-toi donc toute nue de ch'val
Mais sois pas ridicule, ôte de ch'val
ton slip. Oh ! tu m'bottes de ch'val
On va fair' la bombe Hou !
N'importe quoi ! Hein !
Dans notre petite home de ch'val
J'ai vu, c'est infâme de ch'val
Ma bell' mère de Grasse. près de Nice
Et vôt' père de Houilles en banlieue
Oh ! la ! la ! c'est moche
Arrête, arrête de ch'val
...
Diba-diba
...
A tous les r'pas
J'dois payer dix babas
Douze éclairs
A un' Nana
Qui m'en laisse baba
(hm !) j'touss' des glaires
Quand je fais le dur
Ell' me fait la moue
Et sa moue ça dure
Jusqu'à ce qu'on fass' l'amour
Après nos ébats
Je n'sais pas pourquoi
Nos soucis s'effritent
Devant des saucisses frites
...
La question ne se pose pas
...
Ému j'ai baissé les paupiettes
Su' l'gaz, car tu me cherchais la p'tite bête
Hum hum, en m'arrachant jusqu'aux chaussettes
Hum hum, tu m'as même oté mon sang froid.
Ah ah ah ah !
Et je me tenais coi
Et je me tenais coi
La question ne se pose pas {x3}
Que s'est-il passé dans ta tête ?
Tu as pris la poudre d'escampette
Sans explication est-ce bête
Sans raison tu m'as planté là
Ah ah ah ah !
Sans plus me dire quoi
Sans plume d'iroquois,
je pense bien !
Dans cette tenue
Une plume d'iroquois
Qu'en aurai-je fait ?
La question ne se pose pas {x3}
...
Le quincailler
...
Et la dame : quand vous aurez fini de m’épier,
vous vous occuperez de mes chevilles
Le quincaillier : Oh, quel jeu de mot laid.
La dame : Je ne vous le fait pas dire, cuistre
Le quincaillier : Mais qu’ouis-je ?
Vers où c’est que ces mots convergent
...
Comprend qui peut
...
Il sait de quoi j’ai envie
Il n’est pas si bête
Il sait que c’est de son vi-
goureux corps d’athlète
Je pose ma main sur son gros bras que m’ar-
rive-t-il ça fait tilt
Il me susurre le cu-
rieux refrain
« Tiens ! voilà du boudin »
Et puis en roulant les « R »
Oh, le grand nigaud
Il me dit je vais te faire
Le fameux coup du légionnaire
Et du sable chaud
Dans la légion étrangère
J’aime son heu-
reux caractère
Toutes ses affaires
Et c’est pour ça que
Je dis que l’amour,
Même sans amour
C’est quand même l’amour !
Comprend qui peut ou comprend qui veut !
Celles qui croient que mon Marcel
Ça n’est qu’un manuel
Elles connaissent rien :
Ya pas qu’ses mains qui font des choses bien
Pis d’ailleurs moi j’ai pas le temps de savoir qui est Marcel
Car mon Marcel
Il me harcèle
Marcel me harcèle
Marcel me harcèle
C’est comme s’il avait devi-
né ce dont j’ai envie
Je dirais même qu’il a si vi-
goureux appétit
Que je jurerais parfois qu’il a divi-
Qu’il a divinement
Fait tout ce qu’il faut faire pour mon con…
Oui, mon contentement
...