Jeudi 20 mars 2014 au soir, 24 pétitionnaires, parents d'enfants otages de l'Allemagne, ont appris par courriel, sans aucune explication, que la Commission des pétitions qui devait se réunir le 1er avril 2014, venait d'être annulée à la demande d'un eurodéputé allemand, Peter Jahr.
Jeudi 20 mars au soir, de nombreux parents d'enfants otages et leurs proches qui s'étaient mobilisés à la demande de leurs eurodéputés respectifs ont dû ajouter à leur peine et à leur désespoir, la colère d'avoir perdu plusieurs centaines d'euros qu'ils ont dépensés pour payer leur billet de train ou d'avion et leur chambre d'hôtel.
Philippe Boulland a immédiatement exprimé stupeur, indignation et colère :
Combien faudra-t-il de drames humains pour parler des divorces binationaux en Allemagne
Imaginez la situation. La Commission des Pétitions (PETI) discute depuis plusieurs réunions des conséquences des divorces en Europe. Le Danemark, le Royaume-Uni, l’Espagne, la France, etc sont concernés. La Commission PETI se prépare à discuter le 1er avril prochain du sujet qui concerne l’Allemagne. Des parents sont prévenus. Ils n’ont pour certain plus aucun autre recours que de venir à Bruxelles pour parler de leur calvaire. L’Allemagne est le pays qui pose justement le plus de problème en Europe en matière de divorce. Pourtant, ce débat n’aura pas lieu.
La délégation allemande a réussi à supprimer ce sujet de l’ordre du jour grâce aux coordinateurs PPE, Socialiste et ADLE.
J’apprends donc, à mon retour d’une mission à Madagascar, avec stupeur et indignation, l’annulation pure et simple des débats autour du Jugendamt (Office allemand de protection de la jeunesse) qui devaient se tenir en commission des Pétitions. Cette décision prive de très nombreux parents, et indirectement des enfants, de la parole, alors que c’est souvent la seule chose qui leur reste.
La question du divorce et des droits de l’enfant a été évoquée au Parlement européen pour de nombreux pays, mais bizarrement, on n’a pas le droit de parler de l’Allemagne. Pourtant, c’est l’État européen avec lequel nous rencontrons le plus de problèmes.
En choisissant les pays dont on a le droit de discuter, on discrédite le rôle du Parlement européen. En cette année européenne de la citoyenneté, cela risque de faire le jeu du populisme. Je condamne cette décision qui revient à dire qu’il existe deux poids, deux mesures, pour les citoyens européens et que ceux-ci ne sont pas égaux pour parler de leurs problèmes.
Une délégation du Parlement dont j’ai fais parti, s’était rendue à Berlin en novembre 2011. Cette mission nous avait permis de comprendre les fondements du problème. Depuis, plusieurs centaines de pétitions nous sont parvenues. Mais rien n’a changé! Combien faudra-t-il de drames humains pour en parler ?
Source : comuniqué de M. Philippe Boulland