
Sonnerie du téléphone…
Je décroche. Une voix à la tonalité humble : « Je suis bien chez monsieur Belloy ? »
Devant ma réponse affirmative, il se présente.
Membre de l’Union Nationale des Aveugles Déficients Visuels, il souhaiterait m’envoyer un courrier faisant appel à ma générosité… Un don à la hauteur de mes moyens serait bienvenu en cette période de Noël qui approche.
Il m’explique que l’UNADEV finance la remise de chiens guide dans toute la France, finance les auxiliaires de vie qui accompagnent les déficients visuels dans leurs tâches quotidiennes, propose des formations adaptées…
J’apprends que les maladies cécitantes ne cessent de s’accroître avec l’augmentation de l’espérance de vie (dégénérescences rétiniennes, DMLA, cataractes, glaucomes) entraînant des besoins financiers de plus en plus conséquents.
Après lui avoir promis une réponse positive à son envoi, je raccroche, songeur…
Et soudain l’indignation me gagne. Mon regard vient de se poser machinalement sur un magazine ouvert à la page d’un article sur Depardieu qui vient de déménager, pris d’un soudain amour pour la campagne belge. Y voir un quelconque intérêt financier serait du plus mauvais esprit. Il n’empêche que, de ce fait, le fisc français n’aura plu à connaître de ses revenus tout comme ceux d’Aznavour, de Delon et bien d’autres qui eux, ont préféré l’air pur des montagnes suisses.
Et que les éventuelles aides de l’Etat aux diverses associations de handicapés resteront symboliques faute de recettes fiscales.
Mon courroux se porte, non pas sur ces vedettes qui ont choisi de passer leurs vieux jours chez nos voisins après une carrière bien remplie mais sur ce gouvernement qui les met dans la situation moralement embarrassante de ne plus contribuer à l’effort fiscal de leurs concitoyens…
Suite à cette dernière affaire, F.Hollande vient de déclarer qu'il comptait renégocier les accord fiscaux avec la Belgique ajoutant:«Chacun doit avoir un comportement éthique, quel que soit le métier qu’il exerce».
Compte-il renégocier ces accords également avec la Suisse? Avec la plupart des pays du monde?
Pourquoi ne pas s'inspirer pas du régime U.S. où les expatriés sont imposables au titre de leurs revenus mondiaux, c'est-à-dire au titre de leurs revenus d'origine américaine et d'origine étrangère ?
Cette réforme fiscale aurait le double avantage de financer une aide aux plus démunis et d’éviter à nos chères vedettes de se culpabiliser douloureusement….