[ENQUÊTE]
Dans le cadre de l’organisation de grands événements sportifs comme la Coupe du Monde de Rugby en 2023, les Jeux Olympiques de 2024 à Paris, les évènements sportifs prévus en 2025, de nombreux articles s’intéressent au monde du sport, en particulier à son potentiel d’emplois. Or, il me semble qu’il y existe une réelle méconnaissance sociologique de l’environnement des métiers dans l’univers des clubs et des institutions du sport. Aucune étude objective n’offre en effet des données précises sur l’évolution de ces métiers dans les organisations du sport.
Des questions peuvent alors se poser : Comment apprécier les diverses formations proposées, dans les différents établissements et écoles de « sport business » ?
Comment comprendre les débouchés et les métiers qu’ils ont à offrir ? Comment les jeunes peuvent ils prendre la mesure de ce que sont les fonctions supports au sein de cet univers ?
Car si les journées types des sportifs et sportives professionnel.le.s sont hypermédiatisées et connues de tous et toutes, les fonctions supports ou de « back-office » s’avèrent invisibles aux yeux du grand Public.
Dans ce cadre, je souhaite initier un projet de recherche sur la compréhension, proposer un éclairage et une prospective quant à l’évolution des pratiques dans les métiers visés, et vous présenter ainsi, très bientôt, l’avancement des modalités d’études….
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#sport #sportifs #management #etudiants #formation
@SMP – Sport Management Pédagogie @SPORTAGOGIE
@IASG – Immersive and Active Sports Games
@Interface Sciences Po Toulouse Junior Conseil
Une attention particulière portée aux transformations organisationnelles des clubs professionnels et des institutions sportives, la relation formation emploi ainsi que la spécificité des formes d’emploi et des relations de travail propres à l’univers des fonctions supports ou « back office » des organisations sportives constituent un des thèmes privilégiés de mes recherches.
Légitimés par une étude socio statistique, associé à un travail réflexif, tant méthodologique qu’épistémologique, ces thèmes m’animeront pour comprendre et porter un éclairage sociologique sur l’analyse des pratiques dans les métiers exercés dans les clubs de sports professionnels et dans deux institutions sportives nationales.
En dehors des études et des recherches sur les caractéristiques économiques et sportives de l’environnement sportif, l’état des lieux du monde professionnel, représenté par les fonctions supports ou de « back office » semble relativement ignoré. L’exploitation des statistiques institutionnelles ne permet pas d’appréhender l’emploi de ce secteur.
Le processus de salarisation du secteur sportif professionnel a été interrogé par de nombreuses études ou recherches soulignant le passage d’une logique vocationnelle à une logique professionnelle.
Le projet d’étude envisagé a comme objectif de cerner la forme dont les acteurs et les dirigeants économiques des entités professionnelles appréhendent la diversité des emplois des fonctions supports et leur professionnalisation.
A partir d’un travail d’enquête et de recherche, il s’agira de comprendre et de montrer comment le mouvement sportif professionnel tend à survaloriser le développement salarial en termes de potentialité professionnelle et la qualité des emplois à pourvoir dans le secteur sportif.
L’ensemble des données statistiques corroborent les mêmes constats d’une augmentation sensible du volume de l’emploi salarié au niveau de l’encadrement technique et administratif, depuis une trentaine d’années. En dépit de difficultés méthodologiques et de l’absence d’outils de mesure spécifique au domaine sportif professionnel, une progression quasi continue de l’emploi dans les fonctions administratives des clubs professionnels constitue une tendance de fond, soutenue par le développement économique.
Je souhaite confronter cet essor quantitatif et qualitatif de l’emploi salarié, avec une médiatisation portée par le mouvement sportif, par les acteurs du sport et les pouvoirs publics que l’on peut qualifier de « porteur et stimulant » en tant que potentiel d’activité. Clairement, il serait surprenant de la part des organisations et des institutions sportives, avec le concours des médias, d’émettre une perspective critique sur leur activité même et sur leurs intérêts particuliers.
Alors que le développement des activités sportives et des métiers fait l’objet d’intenses campagnes de diffusion et de publication, rien de tel n’apparait sur la qualité, le contenu et le statut de l’emploi sportif. Il semble légitime pour les acteurs du mouvement sportif que l’emploi sportif se concrétise ainsi au sein des Clubs et des institutions, perçus comme la raison d’être du paysage sportif.
Cette rhétorique médiatique s’appuie sur la « reproduction » du discours « séduisant » sur le développement de l’emploi porté par la production des Grands Evènements sportifs, Coupe du monde de Rugby 2023, Jeux olympiques 2024 et les évènements sportifs programmés pour 2025. Ces diverses formes de justifications participent de la construction d’un univers « magique » de l’emploi sportif dans les différentes structures sportives. Je souhaite questionner une certaine naïveté dans ce regard idéalisé de l’emploi sportif qui vise les fonctions supports ou de « back office » dans les clubs professionnels et les institutions, présenté comme durable.
Quel périmètre ou définition délimitant l’emploi sportif se donne-t-on ?
Comment prendre en compte les situations de multi employeurs ?
Quelle posture adopter pour les emplois à temps partiel ?
Qu’en est-il des emplois à temps plein ? Quelle relation de dépendance envisage-t-on ?
Je porte une attention particulière et cite ci-dessous, quelques exemples de publication médiatique qui assurent la reproduction d’un discours euphorisant quant aux potentialités de développement des emplois dans l’environnement du sport. S’ajoute, en regard, les campagnes de communication des différents organismes de formation aux métiers du sport, chargées d’accompagner ce développement.
L’essor opportuniste des écoles privées de management du sport
« Portées par les événements sportifs à venir – Coupe du monde de rugby en France en 2023, Jeux olympiques de 2024 à Paris –, les écoles de « sport business » se développent à un rythme soutenu. Mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous. »
Article du Monde 23 janvier 2022 : https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/01/23/l-essor-opportuniste-des-ecoles-privees-de-management-du-sport_6110612_4401467.html
Des perspectives d’emplois et de formations dans les métiers du sport
« Le salon Sport Unlimitech s’est déroulé les 15 et 16 septembre derniers à Lille. L’événement consacré au sport et à l’innovation a laissé pour la première fois une large place à l’emploi et la formation ».
Le 21 septembre 2022 : https://www.centre-inffo.fr/site-centre-inffo/actualites-centre-inffo/le-quotidien-de-la-formation-actualite-formation-professionnelle-apprentissage/articles-2022/des-perspectives-demplois-et-de-formations-dans-les-metiers-du-sport
Le sport business, de quoi s’agit-il ?
« Que cela concerne l’activité de divertissement ou de compétition, l’industrie du sport toutes disciplines confondues est en pleine forme. Les sponsors et les chaînes de télévision s’arrachent à prix d’or les retransmissions sportives. Selon le cabinet américain AT Kearney, cette industrie représente 620 milliards de dollars de dépenses annuelles dans le monde, si l’on comptabilise l’événement sportif (la billetterie, le sponsoring, les droits de diffusion et les produits sous licence), l’équipement structurel, le textile, les accessoires. »
Tout savoir sur les formations en sport business
« S’il est un secteur qui est très médiatisé, c’est bien celui du sport. Résultat, les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’y intéresser, sans vraiment savoir parfois quel métier ils pourraient exercer précisément. Avant de se former dans le management du sport – que l’on appelle aussi « sport business » - et d’y envisager une carrière, il faut comme toujours se poser les bonnes questions : ce secteur est-il vraiment florissant ? Doit-on obligatoirement être passionné de sport ou être soi-même sportif pour y travailler ? Quels sont les métiers et débouchés du sport business ? Quelles formations y mènent ? Avec quel niveau d’études ? »
https://www.studyrama.com/formations/specialites/sport-management-sportif/tout-savoir-sur-les-formations-en-sport-business
JO de Paris 2024 : 45.000 jeunes bénévoles attendus aux Jeux
https://www.letudiant.fr/lifestyle/engagement-et-vie-associative/article/jo-de-paris-2024-45-000-jeunes-benevoles-attendus-aux-jeux.html
25 Octobre 2022
« Les Jeux olympiques et paralympiques se tiendront du 26 juillet au 11 août et du 18 août au 8 septembre 2024 à Paris. Le comité recherche 45.000 bénévoles pour organiser cet événement mondial.
"Les volontaires sont les visages des Jeux olympiques. Ce sont les premières personnes que vont voir les sportifs, elles contribueront à créer l’atmosphère des jeux".
Recruter 45.000 bénévoles pour les JO 2024
Le comité d’organisation va en effet recruter 45.000 volontaires pour intégrer les Jeux olympiques de Paris à travers des missions très variées. Le programme est ouvert à tous, il suffit d’avoir au moins 18 ans au 1er janvier 2024, de parler soit le français soit l’anglais, et bien sûr d’être disponible pendant les Jeux olympiques ou paralympiques.
Les candidatures ouvriront en mars 2023 pour environ six semaines. "Les missions sont tellement variées que quel que soit son choix ou sa motivation, beaucoup de jeunes s'y retrouvera".
Trois types de missions prévues pour les volontaires des Jeux Olympiques
Les missions prévues pour les JO sont réparties entre trois grandes catégories. D’une part, les missions au service de la qualité de l’expérience des athlètes, des médias et des spectateurs. Elles seront majoritaires, puisque cela représente environ 60% des postes.
Il s’agira de s’occuper de l’accueil, de l’orientation et des renseignements, de l’assistance…
Un tiers des missions seront par ailleurs au service de la performance sportive. Les tâches dépendent des sports : ramasser les balles lors des matchs, poser les starting-blocks, assister le chronométreur officiel, ou encore assister les médecins à la polyclinique des athlètes.
Enfin, le reste des missions concernent l’organisation logistique, comme distribuer les 5% uniformes aux personnels ou donner les accréditations aux médias. »
Exemple sur LinkedIn :
« Les grands événements sportifs internationaux sont créateurs d’emplois au sens large avec des perspectives transversales impulsant une dynamique assez unique du marché de l’emploi. »
Autre exemple sur LinkedIn :
« Message à tous les parents d'adolescents ou étudiants souhaitant suivre des études dédiées à la "filière du sport » : contrairement à ce que présente le dossier de l'Equipe Magazine ce weekend, les formations à envisager ne se résument pas à celles proposées par des écoles privées payantes.
Celles-ci, très chères et de niveaux très hétérogènes, n'offrent, pour la plupart, aucune plus-value par rapport aux formations universitaires. Plutôt que le nom de la formation ou de l'école, plutôt que ses efforts en communication, interrogez surtout les débouchés, le pédigrée des intervenants et in fine le rapport coût/qualité de la formation. Les formations universitaires ont des défauts mais vous éviteront de commencer une carrière avec un prêt étudiant à rembourser et un niveau scolaire très incertain. »
Il est tout simplement regrettable de constater une ignorance quant aux caractéristiques professionnelles des métiers exercés dans l'environnement du sport, en particulier ceux exercés dans les clubs de sport professionnels et dans les institutions.
Aucune étude objective, ne permet d'afficher des données précises quant à l'évolution des métiers dans les organisations du sport. Du moins aucun travail de recherche indépendant et objectif, opposé à des dossiers journalistiques, financés par des commanditaires pour répondre à leurs intérêts et les mobiliser pour leur communication.
Il est trop facile d'afficher des perspectives sans aucune argumentation économique et sociale, sans aucune donnée statistique, ni actuelle, ni prospective !
Quels sont les emplois identifiés ?
Emplois d'alternants, de stagiaires, d'apprentis, de bénévoles, d’intérimaires, d'auto-entrepreneurs, de professions libérales, de CCD à temps partiel, de CDI à temps partiel, de CDD à 35H/semaine, de CDI à 35/heure semaine, avec quel périmètre de responsabilité, quelle rémunération associée.
Ou tout simplement de la main d'œuvre passionnée par son travail, en situation de précarité, pour des responsabilités dévaluées, au service des organisations du sport et de leurs dirigeants, sous payées, sans reconnaissance ni perspective professionnelle !
Universités et Ecoles de commerce sont là pour servir les métiers concernés, mais sans intégrer les dimensions pédagogiques associées.
Comment être en capacité d'apprécier toutes les formations proposées si les caractéristiques critiques des dits emplois ne sont pas identifiés et exprimés objectivement ?
De quels métiers parlent- on ?
Ces différentes formes de médiatisation démontrent la pertinence de notre étude socio statistique qui doit permettre de contribuer à un éclairage sur les pratiques relatives aux métiers du sport et répondre aux questionnements posés quant aux perspectives d’évolutions de ces emplois dans les clubs et les institutions sportives.
Comme le montre l’origine médiévale du mot « débattre », qui signifiait « empêcher de se battre » et se confronter par d’autres moyens, je me propose, par ces travaux de recherche sur les pratiques et les perspectives des métiers relatifs aux fonctions supports dans les clubs professionnels et les institutions sportives d’apporter une contribution argumentée et permettre le débat quant aux orientations tant pédagogiques que professionnelles afin de répondre aux enjeux sociétaux de l’ensemble des acteurs du sport.
Il s’agira de confronter, par la discussion ou un ensemble de discussions, organisées ou non, d’exposer des avis, des idées, des réflexions contradictoires et des opinions différentes sur les thématiques sociales, durables et responsables concernant l’engagement des salariés dans les organisations sportives étudiées.