Le niveau du débat au soir des élections présidentielles, où il y avait plus de motos que d’analyses, m’éloigne de toute pudeur pour avancer quelques réflexions.
In extrémis, le candidat de droite parut comme président, digne, en demandant le calme à ses partisans hystériques. Mais qui les avait excités et qui dénie aux autres l’amour de leur pays ?
Ces supporters étaient décidément dépourvus d’arguments pour rabâcher : « le candidat qui se présentait face à leur favori n’avait jamais été président ».
Quant à moi cette rengaine vieillotte de l’illégitimité de la gauche redonne vigueur à mes convictions.
La victoire du 6 mai va justement à l’encontre de destins tout tracés, et c’est encore plus délicieux pour tous ceux qui ont accumulé les défaites, les reculs sociaux, les humiliations, la honte après tous ces mensonges, toutes ces manipulations, cet abaissement constant du débat politique. Les citations d’un faiseur de discours arrachées à des livres du temps où il était gaulliste ne prétendaient même plus faire diversion.
Mais les traits les plus détestables de ces dernières années ne disparaissent pas avec l’histrion.
Dans une discussion sur le net où j’intervenais pour contester le terme qualifiant Hollande de « bourgeois », je me suis fait remettre à ma place de dispensateur de cours.
Moi qui regrette souvent le côté donneur de leçons de la gauche, je me suis retrouvé dans un territoire imaginaire méconnaissant les réalités du quotidien.
La désinformation n’est pas aisée à débusquer et ceux qui voient « des BMW garées devant les guichets de la République conduites par des dealers magrébins accompagnés de leurs femmes grillagées » pensent accéder à des données d’autant plus incontestables qu’elles font mine de se penser iconoclastes. Des ragots du même ordre ont été répercutés par le sorti, dernier des douaniers, désormais retourné à ses problèmes de tout à l’égout.
J’aurai beau reprendre les chiffres de Laurent Maffeïs dans son livre « Les cinq mensonges du front national », je ne convaincrai pas cette jeune maman qui doit affronter l’arrogance des petits coqs qui tiennent les murs de son quartier.
Pourtant :
« Si l’on totalise toutes les allocations ou services reçus par les immigrés en France on arrive à 47, 9 milliards d’euros par an. Mais alors il faut compter tout ce que rapportent les immigrés au pays en versement d’impôts et de cotisations qui représentent plus de 60 milliard d’euros. Au final l’immigration rapporte donc concrètement plus de 12 milliards d’euros chaque année à la France. »