Jean Marie Rouart remet au goût du jour un proverbe gascon cité par Mauriac à propos du MRP et qu’il applique, lui, au journal Marianne dont il n’a pas apprécié les copinages en littérature. Toujours la distance des paroles et des actes
La formule m’a bien plu pour sa vigueur et je la mets en titre des mes indignations à propos des raffinés qui viennent au secours de Bernard Arnault en se pinçant le nez à la vue de la une de Libé : « Casse toi, riche con ! »
Quand il était pauvre, le con, ces culs serrés n’y voyaient pas de mal.
Hollande attend 30 milliards ; la fortune d’Arnault est de 32 milliards.
Où est l’indécence ?
Le sujet est central : s’y rencontrent, la morale qui ne s’enseigne pas qu’à l’école, la liberté de la presse, la solidarité.
Dans cette péripétie de la lutte des classes, je suis content d’être dans le camp opposé à celui choisi une fois de plus par « Le Monde » et ses dessinateurs.
Le mérite de Libération, passant outre les pressions des annonceurs est de faire revenir dans le débat national les problèmes posés par l’évasion fiscale, et de révéler tous les hypocrites qui aimaient tant se draper dans les postures patriotes et se retrouvent à barboter en fâcheuse compagnie sur les plages bondées des Caïmans.