Web, TV , des millions d'images circulent quotidiennement sur les réseaux et illustrent, informations, enquêtes, témoignages, débats ;
une actualité débridée mais forcément partielle.
Les séquences imagées de la vie collective et/ou individuelle ne saurait en effet, résumer une vie, une expérience, des valeurs, un combat en quelques moments figés et instantanés.
On a certes appris à l'école à lire les caractères de l'aphabet bien organisés ; mais on n'a pas appris, et c'est malheureux, à décrypter, les images, qui sont elles, plus intrusives que les mots, par les émotions qu'elles suscitent.
Voilà pourquoi il faut se méfier des morceaux choisis, des extraits qui vont, grâce ou à cause de notre mémoire, reconstruire un souvenir, arranger une situation, recomposer un modèle et simplifier une réalité plus complexe.
La mémoire sacralise on le sait, les souvenirs, modifie la réalité, et l'image l'y aide assurément, mais dans quelle mesure ?
Personne ne peux le dire car chacun est confronté chaque instant à ces aller-retours entre passé et présent, réél et virtuel.
Mais ce qui est plus inquiétant me semble-t-il c'est que la multitude d'images déversées chaque secondes dans les tuyaux médiatiques forgent sans doute une mémoire collective et individuelle difficile à maîtriser par un récepteur "captivé".
Ainsi, l'image est toujours l'expression d'un choix, d'un cadrage, d'une tonalité et la diffusion procèdent toujours d'intentions, dont la lecture immédiate est rendue souvent impossible , a fortiori, s'il s'agit de marketing où de plan de communication.
L'image ne prouverait donc rien!
Elle illustre certes, décore tout au plus, mais sa compréhension nécessite la mise en place, intérieurement, d'une indispensable distance pour éviter de tomber dans le panneau du tintamarre ou du morceau mal choisi.
Voir s'il fait beau où s'il pleut ; autant regarder par la fenêtre pour s'en assurer!
Cela ne peut pas être la solution pour décoder la multitude d'informations que comporte notre environnement virtuel.
C'est sûrement un peu court pour analyser et rapprocher image et réalité, théoriser et agir, mais c'est parfois la seule distance que peut mettre le citoyen pour éviter le piège de la manipulation.