Nous sommes en juillet 2028. Bridée par des directives européennes toujours plus intransigeantes, aucune mesure de relance économique efficace n'a pu être mise en place pour enrayer la fuite des emplois industriels vers des cieux plus bienveillants à l'égard des investisseurs. Aucun pays d'Europe n'a échappé à la destruction inexorable de son économie, en dehors de quelques îlots qui reposaient sur un secteur financier de premier plan : Londres, Zurich, Genève, Luxembourg, Francfort et, dans une moindre mesure, Paris.
Conditionnés par des discours ultralibéraux, dénonçant, comme les seuls responsables de la "crise", le coût exorbitant du travail et de l'endettement excessif des Etats, les peuples européens ont, tour à tour, acceptés plus de restrictions et de sacrifices en matière de salaires, de prestations sociales, de retraites et de conditions de travail. Pourtant, rien n'y a fait. L'appétit insatiable des pays autrefois dits émergents a accéléré la fuite des emplois industriels hors de l'Europe.
Le nombre des chômeurs a atteint de tels sommets que les termes "chômage", "chômeurs" et "sans emploi" ont été exclus du langage politique officiel et bannis des chaînes d'information appartenant aux grands groupes de presse proches du pouvoir. Faute de moyens, toutes les aides de l'Etat ont été supprimées.
Le statut du salarié est désormais un privilège rare, réservé à une infime minorité. Grâce à la standardisation des tâches, les entreprises de services bénéficient dorénavant d'une main-d'oeuvre surabondante et interchangeable. La précarité financière est devenue la norme. A mesure que les aides publiques disparaissent, la solidarité a d'abord pris le relais. Puis, la situation économique continuant de se dégrader, l'entraide s'est faite plus sélective, donnant naissance à une division communautaire des grandes agglomérations. Associée à une densification urbaine voulue par les autorités politiques de tous bords vingt ans plus tôt, le communitarisme et la pauvreté croissante ont fini par provoquer des tensions explosives entre les différentes communautés.
Mais, depuis peu, la colère grandissante de la population, française en particulier et européenne en général, a commencé à se retourner contre leurs élites financières et politiques respectives. C'est dans ce contexte que se déroule l'histoire qui va suivre.
Cette histoire, qui se déroule en 2028, est à lire dans La nuit du nouveau monde, un thriller d'anticipation à l'atmosphère explosive. Après Genèse de l'enfer qui a obtenu le Prix des lecteurs du polar VSD en 2011, Yves Corver signe avec La nuit du nouveau monde un deuxième thriller haletant.