Après celle de Jean Zay, l'arrivée au Panthéon de Pierre Mendès France est devenue logique et inévitable. La ressemblance de leurs bibliographies est impressionnante : ils sont de la même génération, Jean Zay né en 1904, Pierre Mendès France en 1907. Tout les deux juifs, franc-maçons, membres du Parti Radical, et à l'intérieur de ce parti ils font partie des "jeunes turcs" opposés à Edouart Herriot. Ils sont devenus avocats la même année en 1928. En 1940, ils refusent les pleins pouvoirs à Pétain, quittent la France sur le Massilia pour poursuivre la lutte contre l'Allemagne. Considérés comme des déserteurs ils sont arrêtés au Maroc, ramenés en France pour être jugés par un tribunal militaire à Clermont-Ferrand. Tous les deux jugés coupables et emprisonnés.
Ici, en prison s'arrête leur commun parcours, Jean Zay, en prison prépare des réformes qu'il pense pouvoir mettre en oeuvre à la libération, tandis que Pierre Mendès France ne pense qu'à s'évader, pour poursuivre la lutte. C'est le 21 juin 1941 qu'il s'évade en laissant dans sa cellule une lettre adressée à Pétain pour justifier son action. Après de longs mois de vie clandestine très difficile il réussit à rejoindre la Résistance à Londres.
Tout ce qu'a fait Pierre Mendès France jusqu'à sa mort en 1982 mérite incontestablement son entrée au Panthéon.