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Billet de blog 8 novembre 2012

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Les entreprises se moquent du coût du travail, les patrons non.

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Bon, il semblerait que le coût du travail pèse sur l'industrie française et de beaucoup puisque le gouvernement baisse les cotisations sociales de 20 Milliards. J'avoue être assez surpri puisque, pendant ma thèse en recherche opérationnelle, je n'ai jamais croisé ni coût de production ni le coût du travail.

Si l'on prend toutes les théories et les méthodes qui président à l'organisation de la production, le coût du travail est absent. Les premiers travaux sur le sujet datent de 1913 et ne mentionnent que le coût de stockage et celui de commande (ou de démarrage). L'idée étant que comme les machines prennent du temps à démarrer, ou les commande à venir, il faut mieux produire par "paquet" que perdre son temps à allumer et éteindre la machine en permanence. Les techniques actuelles, issues du toyotisme, comme Lean ou la plus connue "production à flux tendu" cherchent à supprimer ce qui conduit à ce découpage par paquet mais ne parlent jamais de coût du travail.

Le principe est là: il faut réduire les stocks au minimum, éviter les temps-mort dans la production ou les pertes. Mais, le coût du travail n'est jamais dans l'équation, c'est une donnée comme le coût de l'essence ou le prix de l'électricité. Il faut tant de litre pour livrer tel produit, il faut tant de travail pour fabriquer tel produit. C'est la même chose. Bien sûr, on peut espérer des camion moins gourmand en essence, mais cela ne change rien à la gestion de l'entreprise.

On pourrai se dire que le fameux coût du travail est pris en compte par le niveau supérieur: celui de la stratégie d'entreprise. Regardons les raisons des fermetures, ou les ouvertures, d'entreprises récentes: les haut fourneaux de Florange ne serait plus compétitif parce que le coût du transport serait prohibitif. La raffinerie de Petit-Couronne a un modèle économique non viable puisqu'elle n'est pas adossée un distributeur d’essence. PSA serait en sur capacité en Europe, surtout de l'Ouest. Idem pour l'usine de Fralib de Gémenos. Quand à La relocalisation de l'usine de ski de Chamonix, elle s'expliquerait par le besoin d'une plus grande réactivité de l'entreprise. Aucune mention donc du coût du travail.

En fait, le coût du travail n'intéressent que les propriétaires, actionnaires ou patrons, de l'entreprise. Réduire le coût du travail, c'est augmenter le profit de l'entreprise. Cela ne veux pas dire qu'elle sera plus compétitive: vendre mal un mauvais produit, même avec un coût du travail nul, n'est pas compétitif. Cela ne va pas dire qu'elles vont investir plus, cela ne veux pas dire que cela changera la stratégie de l'entreprise : le marché automobile est saturé en Europe avec ou sans baisse des cotisations. Dans cette période incertaine, il a fort à parier que les entreprises vont utiliser les 20 milliards pour se désendetter ou augmenter les dividendes. De toute façon, qui irait investir quand l'austérité sévi partout en Europe ?

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