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Billet de blog 27 septembre 2010

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J'ai voulu les aider, ces enfants Roms...

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Acte I
Tout à l'heure, en rentrant du travail, je suis repassé par la bibliothèque municipale de Lyon pour re-déguster un crochet au foie, comme l'autre jour, la première fois que j'ai visité cette incontournable exposition :

Nachtwey, un photographe gardien de la paix.
Voir le récent billet de Michel Puech.

(c'est face à la gare de Part-Dieu, pour ceux qui viendront...)
Ça a marché, j'en ai repris plein la gueule...
Acte II
Continuant à pied vers mes pénates, je ne m'y attendais pas, mais j'ai ramassé une autre baffe.
Il y a, coincé entre les rails de la gare et la voie du tramway, au niveau du quartier de Part-Dieu, un camp rom, depuis pas mal de temps déjà. C'est juste à côté de notre boulot. Tous les matins, nous les voyons sortir de leur camp par deux ou trois, petits et grands, pour aller récolter le peu qui constituera leur contribution à la vie commune...
Tous les matins, je regarde s'ils sont encore là ; par les temps qui courent, on ne sait jamais...
En remontant quiètement l'avenue Félix-Faure, je vois venir en sens inverse une femme rom portant de chaque main une palette en bois de pin (de celles qu'on entassent derrière les entrepôts de supermarchés). Elle a l'air un peu fatiguée ; elle doit traîner ça depuis l'une des deux supérettes du quartier, qui se trouvent à plus de cinq cent mètres de là. Je me dis qu'avec la température qui a chuté cette nuit, ça va être leur moyen de se chauffer... et je continue donc.
Cinquante mètres plus loin, deux gamines roms (une adolescente et une plus jeune - une dizaine d'années) arrivent en traînant aussi des palettes. La plus grande en porte une grosse, difficilement, et la plus petite en traîne deux, plus petites, et elle s'arrête tous les cinq mètres, repart, s'arrête de nouveau... C'est visiblement trop dur pour elle.
Je m'arrête, m'avance vers elles, et dis à la plus petite :
- C'est pas trop lourd ?
Un signe de tête :
- Non.
- Tu veux que je t'aide ?
Un signe de tête :
- Non.
Je ne sais pas parler leur langue ; elles ne doivent pas comprendre ce que je leur veux, malgré mes essais de gestes explicatifs...
Alors je tente de m'emparer du chargement de la plus jeune pour la soulager, et là... c'est non, non, non (toujours avec la tête) et le regard devient apeuré, noir... et là, ça me saute à la figure, comme si elle me disait :
- Vas-t'en. Je n'ai pas confiance en toi.
Je me tourne vers la plus grande ; signe de tête :
-Non (deux fois).
Elles continuent, sans se retourner, en traînant leurs palettes... Et moi, j'ai "mal en dedans", comme disait Jacques Verrières dans Mon pote le gitan.
Et tout ça à cause de ces quelques boutefeux, ces malfaisants, ces bandits...

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