Le calme est revenu. Dans la maison où tout le monde est apaisé à présent, l’air redevient respirable, le tic-tac de l’horloge reprend son droit à l’autorité, ses pulsations dictent à nouveau l’ordre du temps, le respect de l’inaltérable.
La vie du jardin ne s’est pas émue un instant des cris et des ondes foudroyant tout à l’heure l’harmonie du foyer. Les arbres continuent leur danse frénétique répondant aux boutades du vent furieux, en un ballet de frondaisons et une myriade de ramilles qui s’envolent et virevoltent jusqu’au pré, ondoyante étoffe chatoyante de mille pétales dorés.
Les trouées de ciel bleu envahissent les airs, parsemant le paysage des puretés de l’azur : la tempête est vaincue, le soleil célèbre la fin du pathétique combat où les hordes de guerriers océaniques ont pourfendu de leurs assauts musclés les preux chevaliers du littoral.
Se relevant indemnes, valeureuses et puissantes, les forces du printemps redressent en une vigoureuse sarabande leurs attraits un temps malmenés. Pivoines et rosiers osent dresser haut et droit leurs promesses de merveilles, ajoncs et aubépines remettent en ordre leurs rameaux emmêlés, les oiseaux affairés rattrapent les heures cloîtrées… le monde tourne à nouveau.
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Dans la cuisine silencieuse, je cherche tranquillement par où recommencer. Le cours de nos vies, interrompu il y a deux mois pile au pied du mur « COVID », tente des soubresauts de reprise vite avortée qui me pèsent et me vident chaque jour un peu plus.
Qu’allons-nous devenir, sommes-nous faits pour durer, affronter ces abîmes ou bien laisser voguer tristesse et illusions, sans espoir de futur ?