8h40, réveil #2 après ceux de 6h56 – trop tôt – et 8h20 – mieux
Le ciel par-dessus le toit
Si bleu...
C’est marrant que ces vers de Verlaine ne me soit pas revenus à l’esprit en début de confinement – peut-être parce que j’habite à la campagne ? Il n’y a qu’en ville (et en prison ?) qu’on peut parler si bien d’enfermement en regardant le ciel.
Ici je regarde les arbres, les prés, les oiseaux.
Et tout ce vert a ce matin une teinte écœurante. L’espoir est parfois à gerber.
Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul Verlaine, Sagesse (1881)