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Billet de blog 15 mars 2020

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15 mars, réveil en milieu confiné

premier jour d'un monde nouveau

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

15.03.2020 – 6h36, la chouette continue de parler à la nuit, réveil.

 “It is important to celebrate, to keep your vibration high, to keep your inspiration active, to keep your boundaries strong and to stay in your own lane. Not everyone will experience this time frame positively. You have only to worry about yourself as you cannot bring anyone else with you. Be the light at the end of the tunnel so others find their way. Be the positive point of reference and not a contributor to the cause of suffering.”

Extrait du Power Path de mars 2020. Copyright © 2020 The Power Path, All rights reserved.

Maintenant qu’on est là, confinés sans resto ni possibilité de p’tit noir au comptoir, sans salle de sport, piscine ou  ... librairie ? oh p… j’espère qu’ils mettront ces trésors de vie dans la liste des commerces autorisés… mais même si, il restera le rayon livres du supermarché, pour une fois je ferai une entorse à mes valeurs de protection des libraires indépendants.

Il va falloir s’habituer à évoluer entre quatre murs – pour les non-chanceux qui  n’ont  pas d’espace ouvert assez proche de leur domicile, suffisamment vaste pour s’y promener à un mètre les uns des autres…

Les mamans dans les squares, assises à un mètre l’une de l’autre sur le banc, on va pas réussir à en caser beaucoup…

Les papas sur le bord du terrain de foot, à mater leurs minots taper dans la balle, ça va pas faire beaucoup de blagues et boire des masses de binouze …

Et puis plus de parties de belotes autour d’un café-biscuit, et puis finies les soirées de délire entre potes jusqu’au petit matin…

Et puis adios le retour du mariage de la cousine qui est encore plus drôle que la noce elle-même, avec le tonton qui peine à se souvenir de ce qu’il a dit comme conneries entre trois et cinq, avec la mariée épuisée, en robe de taffetas élimée de tant de valses ou de madison, mais les yeux en paillettes de lumière, avec le copain de la témoin qui retrouve une pote de grande section de maternelle, avec la vieille marraine qui cherche au fin fond de sa mémoire les premiers sourires de sa nièce et les douceurs du temps passé…

Et puis mettre entre parenthèses les cohues du samedi au centre commercial, ça ça va pas me manquer,

Et puis oublier les errements d’une boutique de fringues au magasin d’électro-ménager un jour de soldes, ça aussi ça fera pas de mal d’apprendre à s’en passer…

Retrouver le son du vent dans les branches derrière la fenêtre, penser autrement le lever du soleil quand on peut enfin rester le regarder au lieu de vite préparer les mômes pour l’école et partir au boulot.

Écouter les enfants jouer ou se chamailler, découvrir une nouvelle recette pour les occuper, un nouveau mode d’emploi de nos vies éparpillées.

Recentrer les infos, mettre des barrières ailleurs, pour préserver l’essentiel, peaufiner le primordial.

Et écrire, lire, partager la rareté des sentiments pour en faire un surplus de bonheur, une montagne d’attention à l’autre, un sauvetage d’âmes en perdition, un havre de paix retrouvée.

À vos cartes postales, enveloppes et timbres, pourvu que la Poste ne ferme pas.

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