Ainsi donc, on cesserait de réfléchir, noter nos pensées et affermir nos actes derrière des subterfuges de connaissances ou d’empirisme.
On déciderait de jeter bas les masques (sans mauvais jeu de mots contemporain), laisser filer le temps et le vent sur nos joues blêmies par l’ennui et l’inquiétude.
Les bourrasques iraient tranquillement bafouer nos certitudes les plus ancrées à coups de butoir barométrique, on s’abstiendrait de toute défense face à l’adversité, la pénurie (de masques, de tests…), le manque de confiance, la défiance, et l’absence de doutes.
On inventerait les meilleures excuses au destin, on répéterait la litanie hésitante mais finalement pérenne de l’histoire psalmodiée telle une antique prière, on hésiterait pour de bon à céder les guides de nos existences aux cochers borgnes et aux serviles laquais de la démocratie bafouée.
Les bassesses et les vilenies formeraient bataillons et traqueraient sans merci ni répit les hordes pouilleuses de nos rêves de liberté les plus purs, harcelant en leurs flancs émaciés les cohortes de bons vivants réduits à squelettes, les souvenirs d’assemblées conviviales et les fantômes de nos songes de nuits d’été brillantes et douces.
Un havre de paix se dessinerait pourtant au lointain, un horizon ambré, moiré même, de nos désirs ardents, panache noble flottant au vent nouveau des espoirs revivifiés.
Tel l’Ouest brillant de mille feux au couchant hier, gris argenté ce soir sous le coup de suroît qui lave et régénère, mon âme éparpillée au firmament de mes pensées tristounes rassemble ses escarbilles en un flambeau tremblant.
Courbes de la pandémie, conversations échevelées et scrupules effilochés se rassemblent en un fil fragile, pour tisser en silence la trame légère et fragile qui fera notre lendemain.
Merci aux belles âmes du jour et de la nuit, Cécile, Christelle, Isabelle, Jo, Maman et tant d’esprits purs qui guidez mes pas, mon souffle et mes erreurs vers un meilleur possible, une illusion d’avenir, un pouvoir de survie.
Promis, j’essaie encore.