Ai-je le droit de faire de la politique ? En tant que citoyenne d'une nation de 65 millions d'habitants et d'une communauté de 300 millions d'individus, je représente quelques 10-6 % de la France et 10-7 % de l'Europe.
Un grain de sable.
Par le jeu des conversions, je suis donc partie prenante de l'état à raison de 15 ppb. 15 ppb, ça ne pèse pas bien lourd dans un monde devenu fou.
Sur les médias, j'entends « passage à l'acte », « suicide », « écraser », « vengeance », « détruire »...La folie me terrifie. J'ai peur de la folie.
- A la maison, la folie, c'est l'exemplarité des adultes qui n'est plus, l'incohérence entre les mots et les actes, l'imprévisibilité des réactions qui vous oblige à taire vos pensées, la toute-puissance d'un autre qui vous exclut, l'autorité qui se métamorphose en forcené.
- A l'échelle d'une nation ou du monde, l'expression de la folie est assez similaire, mais puissance 15 : le non-respect des Droits de l'Homme, la propagande, la censure, l'incohérence entre les déclarations et les agissements, la guerre plutôt que la diplomatie, l'intérêt qui prime sur le bien commun. L'absence de limites.
La faillite gouvernementale, comme la faillite parentale, initie un cercle vicieux mortifère. Face à la progression de la folie, la peur s'insinue jusqu'à ne plus vous quitter. Parents et gouvernements sur-jouent pour combler le vide laissée par la légitimité qu'ils ont perdue.
La peur aiguise votre sensibilité dans un environnement où votre sécurité n'est plus assurée et en même temps la peur vous projette dans la position de l'observateur pour vous protéger des débordements émotionnels que vous ne pouvez pas, de toute façon, prendre en charge. Surtout la peur vous pousse à trouver une solution pour en desserrer l'étau, un chemin pour sortir de l'impasse.
Pour certains, dans une période chaotique, cartographier la réalité est une façon de retrouver de la sérénité, comme si on reprenait le contrôle sur la folie ambiante. Gabriel Chevallier dans La Peur ou Louis Barthas dans ses carnets de guerre illustrent chacun à leur façon cette stratégie appliquée durant 14-18. Moi, si je devais dessiner sur 15 cm2 le monde actuel, il aurait cette configuration, inspirée de la fenêtre de Johari :
Dans une démocratie fonctionnelle, il n'y a que la parcelle verte. Mes 15 ppb sont équivalents aux 15 cm2 d'un bulletin de vote. La nation est une et indivisible. Comme tout citoyen, j'ai reçu des cours d'éducation civique qui me permettent de comprendre le fonctionnement de l'état de droit. Je maîtrise le régime, les types de pouvoirs, les chambres et par conséquent je peux participer à la vie publique.
Dans la phase de basculement vers une gouvernance mondiale, on a vu la part de la population « je maîtrise, je participe » décroître ce qui explique l'explosion du vote blanc, le manque de représentativité des élus, les lois proposées par les lobbys, la multiplication des manifestations, l'augmentation de la violence dans la société.
Pire, la gouvernance mondiale et ses relais parmi les élus nationaux ont dissout volontairement, systématiquement, le tissu social qui protégeait les individus : passage des villes aux mégalopoles, dispersion familiale, étouffement des TPE et PME, destruction des corps de métier et des corps intermédiaires, dénigrement des fonctionnaires, mépris des valeurs en les utilisant en mauvais escient, absence de considération pour la connaissance et l'éthique. Les individus souffrant de troubles mentaux ne sont pas asociaux mais au contraire hyper-sociaux. Pour reprendre le vocable photographique : ils sont les négatifs des vérités tues de notre société.
Cette régression a été induite par la scission de la population en quatre catégories au sein de la gouvernance globale, qui vient se superposer à l'état de droit en vue de s'y substituer :
> les leaders maîtrisent le fonctionnement de la gouvernance mondiale implantée par le World Economic Forum depuis le début des années 70. Conformément à la maxime « Qui a le savoir a le pouvoir », seuls :
- ils décident des orientations à prendre selon le rapport annuel des risques établi par Davos
- ils font rédiger les textes de loi par les lobbys ou les cabinets de conseils financés par nos impôts
- ils votent les lois par le détournement et l'abus de la constitution qui prévoit l'état d'urgence ou le 49.3
> une grande partie de la population souffre directement des impacts de ce basculement vers la gouvernance mondiale qui fait tomber des pays dits développés en pays en voie de sous-développement avec une pénurie ou une inflation des prix des biens de première nécessité, la déliquescence des services publiques et la destruction de l'environnement. Les nouvelles instances décisionnaires, inaccessibles et méconnues (site de WEF en anglais, pas d'instruction sur le fonctionnement) ont induit des réactions spontanées sévèrement réprimées sans considération pour la légitimité des causes défendues.
> Des groupes peuvent sous-estimer la place de la gouvernance mondiale dans la vie politique car la lutte contre les effets délétères de la gouvernance mondiale passe par les structures religieuses, politiques ou médiatiques existantes et organisées.
> Le gigantisme des structures politiques est à l'origine de la fracture de la société et de la perte de confiance entre les individus. Pour diminuer le niveau de violence et retrouver cette confiance, certains individus envisagent la lutte intrinsèque en agissant directement sur la gouvernance mondiale, par exemple en clarifiant la place octroyée à la société civile au sein des instances globales pour le choix des projets prioritaires. En janvier 2023, on a vu une femme révoltée s'exprimer ainsi au sein du forum de Davos :
« nous devons nous dire la vérité
sans quoi
nous ne pourrons pas résoudre les problèmes »
La femme révoltéeFIN - Mon forfait de 15 ppb est épuisé