De nature pacifiste, j'ai remisé le cocktail Molotov pour lui préférer la solution d'Hector Pétard, un mathématicien de génie, qui trouva la solution pour attraper un lion sans éveiller ses soupçons.
Avec 4 000 gardes du corps pour 2 500 participants au Forum sans compter les snipers sur les toits et les services secrets, WEF partage avec le lion d'être constamment sur ses gardes.
L’idée géniale d’Hector Pétard pour chasser le lion sans danger est de disposer d’une cage dans laquelle il s’enferme tout seul et d’inverser au moment opportun cage et monde extérieur.
Dans notre cas, appliquer la formule de Pétard pour circonscrire la puissance du Forum de Davos et garantir la liberté de chaque individu, requiert de bien définir les pourtours de ce pouvoir invisible avant de procéder à l'inversion.
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# Ils sont Davos
Parce qu'ils ont intégré la conception du Progrès telle qu'elle fut définie par l'économiste Nassau senior : « La quête de la richesse représente, pour la majorité des hommes, la grande source de progrès moral. »
Ils ont fait le choix du gigantisme avec la croyance dans une proportionnalité entre génération de profits et taille des organisations et par conséquent entre profit et paix.
Une structure globale ne peut compter que sur la discipline pour être stable. Le gigantisme, qui n'a pour raison d'être que la croissance, va donc forcément de paire avec la standardisation. Pour mettre en place la standardisation au niveau mondial, il faut donc créer des métiers qui puissent permettre d'exercer un contrôle linguistique (communication), informatique (data management) ou militaire (armement). Le but est de museler toute velleité de diversité.
L'AI est l'outil idéal pour réaliser ce contrôle. L'AI reflète cette structure globale qui agit tel l'Homme Invisible avec une nature hors-sol et virtuelle. « L’écart avec le réel est désormais béant » écrit Romaric Godin dans son article « Vive la polycrise ! ».
Comme l'écrivait Orson Wells, c’est un sacré privilège que d’être invisible parce que l’invisibilité représente pour un homme le mystère, le pouvoir et la liberté, parce l’invisibilité permet de rôder, de choisir le point où frapper, de parer et de s’esquiver, parce que l’invisibilité permet d’établir le règne de la terreur.
WEF est devenu un esclavagiste qui absorbe l'éthique dans son ensemble. Comme L’Homme Invisible, les adeptes du Progrès ne voient rien que leur intérêt propre; convaincus que tout a un prix, ils cherchent à assujettir autant l'Homme que la Nature.
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INVERSION
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# Ne pas être Davos
Parce qu'on pense que raisonner à petite échelle est plus apte à répondre aux défis actuels que le gigantisme. Quand WEF ne peut avoir qu'une vision fragmentaire en estimant les biens qu'au travers de leur valeur marchande, on veut intégrer la valeur non-économique de l’Homme et la Nature.
- Comment ?
Penser à petite échelle permet d'aborder sereinement la diversité dans sa réalité et de voir dans l'autonomie des individus une garantie d'agilité dans l'action.
- Quoi ?
La politique repose sur une quête du bien-être et sur la perception de tout bien dans sa globalité, dans sa dimension sociale, esthétique, morale, politique...afin de développer une vision long terme, la confiance, la justice et l'humanité comme principaux leviers pour assurer la sécurité et la paix.
- Qui ?
Chacun est responsable et doit avoir l'opportunité de s'impliquer et de contribuer à ce projet.
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Voilà cinquante ans que la gauche est éparpillée façon puzzle par la droite néolibérale, qui s'acoquine d'autant plus facilement avec l'extrême-droite que les deux partis partagent la même volonté de contrôle et de standardisation.
Grâce à la formule de Petard, on comprend que la gauche ne doit pas penser « symétrie » : elle ne peut pas être grande face à un pouvoir qui a opté pour le gigantisme.
Pour réinventer la gauche, il vaut peut-être mieux penser « inversion » : défendre les petites structures qu'elles soient familiales, entrepreneuriales, politiques au niveau local et être supportif jusqu'au bout de cette diversité.
Ce billet est inspiré du livre « Small is beautiful », de E.F. Schumacher, qui concluait « Mettons l'économie au rancart. N'y a-t-il pas assez de signes des temps qui invitent à un nouveau départ ? »