Le tapis rouge brûle. L'édition 2023 du Festival de Cannes ne peut pas ignorer que la France « manifête » au rythme syncopé des percussions populaires, casseroles en guise de caixa de guerra.
Alors, plus que l'acteur-auteur-chanteur qui illumine le film de Claude Lelouch, Un homme et une femme, Palme d'or en 1966, c'est l'amoureux passionné de samba que je salue ce soir dans une France qui manifeste gaiement contre un monde triste.
Obscène, violente, brutale, cette musique pleine de vitalité née de la misère ? Obscènes, violentes, brutales, les manifestations, comme les juge le ministère de l'intérieur ? Oui dans la plus pure tradition carnavalesque histoire de rire d'un réalisme grotesque où la gouvernance mondiale détruit, avec obscénité, violence et brutalité, l'humanité comme le colonialisme saccagea il y a un demi-millénaire l'Amérique. Le néolibéralisme dévore le Vivant. L'incendie à Rio s'étend à cet empire, où le soleil ne se lève jamais.
Dansez samba, pensez samba, pas de base ou paroles répétés à l'infini pour s'agiter avec frénésie : En pleine nuit néolibérale, les indicateurs climatiques sont tellement alarmants qu'ils appellent les gouvernants à prendre en urgence des actions d'envergure. La conscience des peuples se réveille. On voit brûler les forêts. Il n'y a pas de temps à perdre sinon c'est toute la Terre qui va brûler. Oui mais voilà, pendant c'temps-là, au Forum de Davos, on voit les leaders s'extasier sur les potentialités de l'AI pompier, qu'on appellera FireChat.
« Que va-t-on faire de FireChat, FireChat, FireChat ? » Pas moins de trois sessions lui ont été consacrées lors du Forum de Davos en janvier 2023 :
L'AI peut atténuer les impacts du changement environnemental et faciliter l'adaptation aux nouvelles conditions climatiques. Ainsi, l'AI peut être exploitée pour la prévision des incendies de forêt.
Face à l'augmentation de la gravité, de la propagation et de la fréquence des incendies de forêt, il y a un besoin d'innovations technologiques pour la prévision des incendies, les interventions d'urgence et la gestion forestière.
Comment transformer l'urgence climatique en opportunité d'inclusion pour plus d'un milliard de personnes vivant avec un handicap ?
Les incendies continuent à faire rage et tout le monde s'interroge sur ce que font les gouvernants. Les gouvernants ? Ils charrient :
Des chars de gros yeux : 4 000 caméras intelligentes quadrillent la seule ville de Nice. Au niveau national, la « loi olympique » autorise depuis le 24 mars la vidéosurveillance « intelligente », les drones et les aéronefs pour la sécurisation des JO contre un peuple explosif.
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Des bouches énormes qui avalent des dizaines de milliers de kilomètres de haies qui ne peuvent plus jouer leur rôle de rétention de l'eau de pluie et de rafraîchissement des sols pour faire des autoroutes inutiles. Des hectares de forêts bazardées pour faire des meubles made in China qui plomberont notre balance du commerce en revenant en France, après un aller-retour fort cher en émissions de CO2 sur des giga-tankers de la CMA CGM, contribuant aux giga-feux, pour lesquels on a besoin de mega-bassines, aussi utiles à diluer les mega-doses de produits phytosanitaires.
Platon au nez cassé
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Par contre, les nez intelligents au service de la lutte contre les incendies se font rares, le ratio biologique d'1 nez pour 2 yeux n'est même pas respecté : ainsi, pour la détection, à Marseille, les marins-pompiers bénéficient d’une seule boule optique, capable de voir en infrarouge. Pour l'anticipation des feux, 1 000 capteurs ont été installés dans tout le sud de la France. C'est beaucoup trop court pour maîtriser les incendies ! Quant aux vieux canaders, leur remplacement a-t-il été retardé pour armer l'Ukraine ?
Face à la panne démocratique, le président nous dit de ne pas nous énerver. Mais une France qui ne serait pas rebelle serait comme « une samba sans tristesse, un vin sans ivresse ». Alors sur le rythme d'une samba à 4 temps, on propose en guise de manivelle pour faire repartir la politique, une mise à jour de l'art. 40 de la Constitution :
« Les propositions du Parlement et du Gouvernement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques en eau, soit l'aggravation des conditions environnementales ».
« tututut tutututut » : simple comme la samba !
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