Chacun cherche son chat,...

Cézigue-ci, c'est Falco. Dans le jeu de cette famille, le chat. Bonne pioche. Bien qu'il y fût prédestiné par sa nature fauve et son nom de mafioso, la guerre pour le territoire n'eut jamais lieu. Massif, il se positionne même au barycentre, ce point d'équilibre où les états émotionnels en présence se pondèrent. Son bidon, entretenu par une consommation à satiété de croquettes, témoigne d'une vie de philosophe éclairé. Bref, ça cool pour lui, dans un beau climat de confiance mutuelle.

Cézigue-là, c'est aussi Falco. Lui est l'auteur d'un rapport qui n'a pesé guère plus qu'un tweet dans les médias, une publication bien timide pour un sujet impérieux. En effet, malgré ses tracas judiciaires pour surconsommation d'amuse-gueules, le chef de l'état a chargé cet imminent membre de la famille politique « Ensemble » de rédiger un rapport pour la modernisation de la stratégie contre les feux de forêt. A l'heure d' « engager des transformations majeures », dans l'optique probable de maintenir le citoyen dans un état de déséquilibre et d'angoisse permanent, l'auteur consacre son premier paragraphe à la culture du risque, le nouveau « levier de la cohésion sociale ». Cette culture de crise perpétuelle sera mise en oeuvre  au travers de mesures bidon à se bidonner : la création de la journée mondiale de la résilience, une carte météo des forêts, des témoignages mélodramatiques et la célébration de courageux pompiers qui ont mis leur vie en péril. Pour l'inculquer, on offre l'opportunité aux individus de s'impliquer à plus petite échelle, en posant des questions à « Covid Climat #On vous répond » de France 2. 

L'immatérialité de l'auteur a été compensée, le 2 juin, par une opération de charme d'un Emmanuel Macron flamboyant auprès des acteurs de la sécurité civile et de la lutte contre les feux de forêt. Dans ce discours où subsistent quelques fragments du rapport Falco, le président annonce avoir retrouvé, après des années d'incurie, du budget pour des canadairs et des hélicoptères, dont le coût viendra alimenter la dette infernale de la France. 

Nos forêts méritant mieux qu'un accord boiteux, notre Jupiter républicain est aussi à l'origine du « protocole Héphaïstos », signé entre le ministère de la défense et le ministère de l'intérieur pour améliorer la coordination entre et l'armée et les forces civiles. 

L'enjeu affiché était de « s'adapter, anticiper et mieux se protéger contre des risques naturels devenus plus forts, plus variés, plus aléatoires et plus intenses ». C'est cramé : les deux antipyrétiques proposés pour lutter contre les mega-incendies provoqués par l'inflammation des organes verts de la Nature, sont les remèdes d'un spin doctor qui a prêté serment qu'il vaut mieux guérir que prévenir. Lagger et non leader, il ne fixe donc aucun objectif sur les niveaux des nappes phréatiques à atteindre, les surfaces forestières, les kilomètres de haies aptes à maintenir un taux d'humidité  élevé, contrairement au rapport d'information, publié sur le site du sénat en août 2022, « Feux de forêt : prévenir l'embrasement » focalisée sur la « valeur du sauvé ». Après avoir bûché le sujet, l'année qui sépare le plan clairvoyant de l'été 2022 du plan tape-à-l'oeil de l'été 2023 est le stigmate d'une sacrée présomption, allant à la consumation.

Les chats trop menacés par le feu finissent tout de même par aller se jeter dans l'eau*. Si la virtualité est à la réalité, ce que le feu est à l'eau, ChatGPT n'a qu'à bien se tenir. Si on ne veut pas que le devenir du parc forestier national brûle par les deux bouts de la chandelle, il est temps d'intégrer la réalité comme la meilleure option pare-feu. 

Si Réalité (x) < Virtualité (x) => Réalité (x) + Virtualité (x) = Défiance (x)

Bilan : Défiance démesurée car :

1. la balance des postes supprimés et annoncés à l'office national des forêts est négative
2. les indicateurs lag et les informations de Climat #On vous répond visent à ce que le téléspectateur se résigne au réchauffement et ne croie plus dans la prévention
3. l'implantation d'usines de batteries et de voitures électriques est planifiée dans des zones en déficit hydrique sans que soit évoqué le recyclage des millions de m³ / jour d'eau utilisés

Un lac ne tient pas dans une larme, fût-elle de rage.

Par contre, il n'y a rien qui n'éteigne comme un feu sacré*.

Ils peuvent tenter d'étouffer la contestation,

 le feu couve, court et se relaie partout en France. 

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Temps de lecture équivalent à celui de l' embrasement d'une forêt.

*Référence : Céline