L'hiver 2014/2015 était pourtant bien mal engagé .... La neige, vectrice de tant d'espoirs, de projections financières et de voeux mercantiles faisait cruellement défaut. Les uns se fiaient aux phases de la lune pour garder le moral alors que d'autres se mettaient à prier Saint Cristaux avec une ferveur toute neuve.... Et puis janvier est arrivé et d'un seul coup d'un seul, là où la neige était absente la veille, il devint nécessaire d'en évacuer l'excès, la nature est parfois cocasse ..... Comme chaque année depuis longtemps et par référence à un système bien commode utilisé de longue date, c'est donc à la rivière que l'on songea "naturellement".
J'ai attendu février (le 12 pour être précis) pour réaliser le reportage photographique qui suit. Les photos ont été faites depuis la départementale qui conduit à La Clusaz et, en face, depuis le parking du Salon des Dames. Enfin, une série de clichés a été faite au niveau de la rivière.
La pratique est réputée extrêmement nocive pour la rivière, pour mémoire:
- Elle dépose des milliers de tonnes de neige en créant un embacle artificiel qui peut se révéler dangereux au printemps. L'épaisseur de neige en bas de couloir, au moment des photos, a été estimé à 6 mètres.
- Elle déverse à même les eaux naturelles de la rivière le Nom de la neige souillée par de nombreux détritus.
- Elle déverse à même les eaux naturelles de la rivière le Nom de la neige chargée en sel de potasse.
- Elle déverse à même les eaux naturelles de la rivière le Nom de la neige provenant de chaussées lourdement chargées en plomb.
Ces deux dernières conséquences ne se voient pas et sont extrêmement nocives. La commune pourra toujours renouveller son nettoyage des "encombrants" après l'hiver, les pollutions par plomb et par sel ne disparaîtront, quant à elles, que lorsque cessera purement et simplement le déneigement aquatique.
Cette habitude dévastatrice doit donc cesser par la mise en oeuvre de zones alternatives de stockage. Encore faut-il en avoir la volonté à l'échelon local puisque ni la préfecture (qui multiplie les contrôles de moniteurs de ski selon sa communication - démagogique - de presse mais se garde bien de faire appliquer la loi sur l'eau...), ni la police de l'eau (ONEMA), ni la fédération de pêche ne semblent décidées à faire appliquer les règles sanitaires publiques !! Honte absolue à ces administrations qui ont, chacune, un pouvoir de police mais n'appliquent pas la loi citoyenne faisant la preuve, une fois de plus, qu'en france (et en Haute-Savoie en particulier) il y a deux poids économiques et deux mesures légales..... Le chiffre d'affaires et l'emploi priment sur tout! (l'absence de réaction déterminée face à la pollution des eaux est tout à fait comparable à celle concernant la qualité de l'air de la vallée de l'Arve: Postures, discours, dispositions inadéquates, mensonges et déclarations intempestives .... Mais de protection des hommes et de leur environnement, point ! Un seul objectif : Le POGNON)
L'ordre (sur le Bargy par exemple)... pas le développement .....
J'ai terminé mes photos en reprenant ma voiture garée en face de la distillerie des Aravis et juste sous le garage du Rocher. J'ai de nouveau perçu (comme au début de l'été 2014) une nette odeur d'hydrocarbures en la compagnie de témoins (que je salue au passage). Il devient très urgent que la commune de La Clusaz se penche sur ces inadmissibles pollutions récurrentes. J'y ai également constaté, en plus, les rejets d'eaux plus que douteuses et très probablement non raccordées au réseau d'assainissement. Je renouvelle ma totale disposition à la mairie de La Clusaz si elle souhaite que je l'accompagne sur place puisque, à priori, personne n'a une conscience nette de cette réalité....
Ci-après, les photos. Bonne lecture.
Depuis la départementale, le couloir de déneigement qui se jette dans le Nom. En haut et en jaune, la pelle araignée qui est chargée de niveller le couloir (technique qui permet sans doute de rendre le couloir plus "regardable" de la route et qui, en outre, permet de stocker plus de neige en la tassant).
L'eau étant relativement plus chaude que la neige, elle creuse son tunnel (250 mètres environ) sous le névé et les 6 mètres de neige qui la surplombent.
Sous les déjections de La Clusaz, l'eau circule selon son cheminement gravitaire....
La pelle araignée. Arrimée au sommet du couloir, elle descend grâce à son treuil et nivelle le couloir en fonction de l'importance des déversements des camions. La forme du couloir a des allures de half-pipe.
Le couloir, à sa base le Nom...
En aval des déversements, l'eau ressurgit chargée des matières en suspension dans la neige et véhiculant cette pollution diffuse sur des kilomètres.
Vue de la rivière en aval du couloir. Au fond de la photo, La Clusaz et ses skieurs qui ne se doutent pas du prix payé par l'environnement pour pratiquer leur sport..
Le couloir de bas en haut. En haut à droite, la pelle araignée.
Vue du couloir en bas et à gauche. Comme tous les couloirs véhiculant des coulées de neige, la base va en s'évasant.
La rivière à l'aval coule vers Saint Jean de Sixt qu'elle arrose de ses bienfaits...
A l'amont, après sa traversée de La Clusaz.
L'arrimage de la pelle araignée.
Le couloir incriminé: 300 mètres de long, entre 100 et 200 mètres de large et 30° d'angle environ. Epaisseur de la neige variable selon les saisons et pouvant atteindre plus de 10 mètres. La neige a l'avantage indéniable d'être blanche et, lorsque l'on veut "cacher la merde au chat", c'est bien pratique. En l'occurence, un oeil non averti ne trouvera rien à redire à ce couloir quasi immaculé. Pourtant si l'on creuse, on y trouve du sel de potasse, du plomb, des mégots, des forfaits, du verre, des plastiques, des ferrailles et tout un fatras de détritus en tous genres.... Elle est pas belle la neige excédentaire de La Clusaz ? Elle vaut un prix d'or quand elle manque et pas un pet de lapin lorsqu'elle est tombée..
MARCELLY