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Billet de blog 11 févr. 2016

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Y a-t-il pour les jeunes Afghans d’autres solutions que le départ pour l’Europe ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Depuis 1978, les guerres ont rendu la société afghane malade. Elle a mal à l’âme.

Autrefois en Afghanistan, quand quelqu’un devenait déséquilibré, on disait : « un tel est devenu fou, il va grimper dans la montagne ». Les exilés afghans ne vont pas dans la montagne, ils s’exilent au-delà des villes et des frontières et jusqu’en Europe.  

I - L’exil qu’il soit politique ou économique, individuel ou collectif fracasse les êtres

Abandonner sa famille, sa maison, sa langue, ses habitudes n’est pas une décision facile. Avant d’être des réfugiés sécuritaires, politiques ou économiques, les Afghans qui recourent à ce geste en ce début de 2016 sont des déçus des promesses non tenues par leurs gouvernants. Gouvernants qui ont été mis en place par la communauté internationale dès la fin 2001 au mépris de la démocratie.

Les demandeurs d’asile d’origine afghane sont en vérité à la recherche d’un État garant de leur sécurité.

Quatorze ans après les promesses des pays occidentaux pour transformer l’Afghanistan en Suisse d’Asie, le pays est à la dérive. Il est au bord du précipice[1]. De désespoir, chaque jour, des milliers d’Afghans prennent le chemin de l’exil.

Depuis 2002, les talibans ont constamment saboté la reconstruction sans jamais se mettre autour de la table pour négocier la paix. À croire que de 2001 à 2014, date du retrait total des armées de l’OTAN, les militaires occidentaux n’ont jamais réellement cherché à éradiquer les talibans.  Aujourd’hui ils sont présents dans plus de 30% du territoire afghan. Plus grave, dans les provinces de Nangarhar, Paktia et Badakhshan une partie des déçus des talibans rejoint Daech qui a maintenant des ramifications en Afghanistan.

Le gouvernement d’alliance nationale (créé en septembre 2014) est incapable d’assurer la sécurité des citoyens. Quotidiennement, la population est victime :

-       de kamikazes

-       d’attentats à la voiture piégée

-       de mines antipersonnel

-       d’enlèvements

-       de rançons

-       de décapitations

-       de lapidations

-       de vol et de confiscation des terres

-       de tensions ethniques entre les nomades pashtouns et les paysans des autres ethnies  

-       de corruption

-       de catastrophes naturelles.

Ce sont ces différentes formes de violences qui provoquent le déplacement de millions d’hommes, de femmes et d’enfants à l’intérieur et au-delà des frontières, en Iran et au Pakistan. Un pourcentage très faible de ces déplacés frappe à la porte de l’Europe.

Réfugiés intérieurs :

Le 19 décembre dernier, la présidente afghane de la commission des Droits de l’homme a estimé le nombre des déplacés intérieurs en 2014 à 1 200 000 personnes. Le nombre de ces réfugiés est en progression constante. Ainsi, le 5 février 2016, 4 000 familles de la province de Baghlan dans le nord de l’Afghanistan ont quitté leurs villages où s’affrontaient soldats gouvernementaux et talibans. L’insécurité, les conflits interethniques ou les catastrophes climatiques sont les autres causes qui poussent la population à l’exode. Les refugiés intérieurs n’ont pas accès à l’eau potable ni aux sanitaires. Ils sont en général illettrés et ne disposent pas des sommes nécessaires pour financer leur exil vers l’Europe. Le 27 janvier 2016, l’ONU a fait une demande de 393 millions de dollars pour venir en aide à ces réfugiés. Depuis 2002, la situation de cette catégorie de la population ne s’est guère améliorée. Les aides destinées à cette population font l’objet de toutes sortes de corruption.   

Réfugiés en Iran et au Pakistan :

L’UNHCR compte 2 500 000 réfugiés afghans au Pakistan et 3 000 000 de réfugiés en Iran dont seulement 1 000 000 sont enregistrés[2].

Bien que sous la protection de l’UNHCR, les réfugiés afghans dans ces pays subissent beaucoup de violences de la part des policiers pakistanais et iraniens.

Au Pakistan, les réfugiés afghans sont pillés, rançonnés, poussés à la prostitution et leurs biens sont confisqués par la police. Les enfants afghans sont exploités pour fabriquer des briques ou servir de main-d’œuvre dans le bâtiment. L’aide internationale reçue en leur nom est détournée. Appâtés par  des salaires de 6 à 700 dollars par mois que leur promet Daech, nombreux sont les réfugiés afghans au Pakistan qui rejoignent leurs rangs.

En Iran, en plus d’être pillés par les policiers, humiliés, exploités pour l’esclavage et la prostitution, empêchés de faire leurs achats sur les marchés, les réfugiés afghans voient leurs enfants privés d’école et parfois leurs adolescents sont obligés d’aller faire la guerre en Syrie contre Daech.

C’est notamment pour ne pas faire la guerre en Syrie qu’un pourcentage minime de ces réfugiés tente sa chance pour arriver en Occident.

Demandeurs d’asile en Europe :

En 2015, environ 250 000 ressortissants afghans ont demandé l’asile en Europe dont 150 000 en Allemagne. Faute d’emploi et de sécurité, l’exil des jeunes est souvent encouragé par les responsables gouvernementaux. Chaque jour, environ 5 000 demandes de passeport sont enregistrées par le ministère intérieur afghan.

D’après « La voix de l’Amérique » du 25.12.2015, l’exode des Afghans rapporte à la mafia 1 milliard de dollars par an. En Afghanistan, la mafia dispose des sociétés de voyage qui organisent les départs des réfugiés comme ceux des touristes ordinaires.

Pour partir, les réfugiés vendent tous les biens dont ils disposent (maison, terres, or) ce qui rend leurs retour impossible.

En moyenne, ils ont entre 12 et 35 ans d’âge.

Le coût moyen de chaque départ est de 7 500 dollars.

II - L’insécurité et la pauvreté

a) L’insécurité

Le gouvernement d’union nationale n’est plus crédible ni dans les villes ni dans les villages. Si ce ne sont pas les talibans et la guerre, ce sont des questions sociales ou économiques qui provoquent les déplacements ; en l’absence de police et de justice dans les villages, ce sont les talibans qui vont arbitrer les conflits, rendre la justice et même collecter des impôts à leur profit.

Dans les villes, les institutions de l’État sont disputées entre les partisans du président Ashraf Ghani et ceux du chef du gouvernement Abdullah Abdullah. Dans tout le pays, l’administration de l’État est devenue le terrain d’affrontements claniques, ethniques et de langues (farsi et pashtou).

Le gouvernement d’alliance nationale est paralysé par le sentiment de désunion et la méfiance. L’État de droit au sens où nous l’entendons en Occident n’existe nulle part. Le clientélisme, la corruption, le vol des biens publics, le vol des terres privées ou publiques sont devenus pratiques courantes[3].

b) La pauvreté est l’autre cause du déplacement de la population : malgré la présence des ONG et des institutions internationales, 8 millions d’Afghans (soit environ un tiers de la population) vivent avec 1 US dollar par jour.

Depuis le retrait total des armées de l’OTAN et la fin des projets PRT (Provincial Rehabilitation Team) financés par les armées, l’Afghanistan compte 1 million de chômeurs et 50% des petites sociétés qui travaillaient pour les armées sont fermées.

Les investissements des capitaux intérieurs comme extérieurs sont tombés vers zéro depuis 2014.

D’après l’UNFOA (United Nations Population Fund) 7,4 millions d’Afghans ont besoin de l’aide d’urgence pour survivre quotidiennement. Sans oublier les 3,5 millions de personnes narco dépendantes ...

L’espoir de sortir de la misère  pousse une partie des jeunes à prendre le chemin de l’Europe quels que soient les risques encourus (en 2015, 500 Afghans ont péri dans des naufrages en mer).

III - Que signifie la paix dans les 45 000 à 60 000 villages d’Afghanistan ?

Depuis 1978, ce sont les populations rurales qui ont payé le plus lourd tribut pendant les guerres (1978-1989 sous les communistes, 1989-1992 sous les résistants, 1992-2002 sous les talibans).

Pour mémoire, rien que la guerre contre les communistes a provoqué dans ces villages :

- 3 à 5 millions de réfugiés toujours en Iran et au Pakistan

- 2 millions de morts

- 1,5 million d’handicapés

- des milliers de maisons de village détruites

- des réseaux d’irrigation détruits, des champs couverts de mines

Avant 1978, 15% seulement des terres cultivables étaient détenues par 85% de petits et moyens propriétaires. Autrement dit, il y a 38 ans, 85% de la population dans les villages survivait en cultivant entre 1 et 4 hectares de terre. Pendant les guerres, ce sont surtout ces populations qui ont été en première ligne. Pendant que les paysans étaient sur les champs de bataille, leurs terres étaient confisquées par les nouveaux commandants tandis que leurs familles étaient victimes d’exactions. Depuis 2002, justice ne leur a pas été rendue.

Depuis 2005, les chefs afghans comme la communauté internationale cherchent à faire la paix avec les talibans sans se poser la question des nécessaires sanctions et réparations qui sont un préalable.

Depuis l’intervention américaine, quatorze années sont passées, des milliards de dollars ont été gaspillés  et on ne connaît toujours pas le nombre exact de villages ni le chiffre de la population qui y habite (le Ministère de la Reconstruction rurale parle de 45 000 villages, la presse locale de 60 000). Pourquoi la communauté internationale qui finance la totalité des dépenses de la police et de l’armée n’exige-t-elle pas que les responsables politiques afghans organisent un vrai recensement ? Jusqu’à quand va-t-on prétexter l’insécurité pour brouiller la composition ethnique et éviter de connaître le nombre exact de la population qui permettrait de partager équitablement le pouvoir politique en fonction de la composition ethnique ? Comment la communauté internationale va-t-elle, encore une fois, aider dans quelques mois les Afghans à élire « démocratiquement » leurs futurs représentants à l’Assemblée nationale si on ne connaît pas exactement le nombre des électeurs ? Existe-il quelque part dans le monde une démocratie sans citoyenneté et une citoyenneté sans identité ?… Pour quelles raisons politiques retarde-t-on la distribution des cartes d’identité sans que l’ONU, les USA ou l’Europe n’interpellent A. Ghani ou A. Abdullah ?        

Les villageois espéraient que dans la République islamique d’Afghanistan réhabilitée grâce à l’aide de la communauté internationale les khan, malek ou arbab seraient remplacés par de vrais représentants du peuple.

Depuis 1978, les commandants locaux devenus les nouveaux féodaux ne pratiquent plus le féodalisme « paternaliste » d’autrefois[4] mais l’autocratie. Partout ils fragilisent l’unité nationale.

Dans les villages, ils  sont la cause essentielle de l’insécurité et de la fuite de la population parce que, en 2001, la reconstruction politique dans les villages a été laissée au second plan au profit des aides d’urgence et au développement. Dès la conférence de Bonn, la reconstruction politique de l’Afghanistan a été « simplifiée » comme suit : à Kaboul on partage les ministères entre les chefs, et dans les campagnes on achète les nouveaux féodaux par le biais du Ministère du Développement rural et par les financements de projets PRT. D’où les frustrations, les vols et la confiscation des terres, la récupération des projets de développement par les chefs féodaux, les gaspillages et le retour des talibans. Il a fallu 15 ans pour qu’enfin le Ministre de la Défense par intérim, Massoum Stanikzai, annonce le 2 février 2016 que vaincre la guerre en Afghanistan c’est sortir la guerre des campagnes. Or sortir la guerre des campagnes n’est possible que si on commence la reconstruction par les campagnes en y ramenant les institutions de l’État.

IV - Quelles solutions pour éviter l’exil des jeunes Afghans ?

Le 12 septembre 2001 quand la résolution n° 1368 de l’ONU autorisa les USA à intervenir en Afghanistan pour chasser Ben Laden, le monde entier imaginait que, grâce à cette intervention, le peuple afghan commencerait une période plus calme de son histoire. Cette espérance devint plus concrète quand, le 7 octobre 2001, les USA et le Royaume-Uni informèrent le monde qu’ils attaquaient l’Afghanistan pour éliminer les talibans.

Depuis, quinze années ont passé sans que change la situation : la guerre dans les villages continue, raison pour laquelle une partie de la population continue à vouloir s’exiler. La solution première est de lutter contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire qui sont des causes essentielles de l’exode de la jeunesse d’Afghanistan, et l’étaient déjà bien avant l’invasion soviétique et l’insécurité politique qui a suivi. Si, de nos jours encore, des millions d’Afghans quittent leurs pays, c’est que sur le terrain leur sécurité et leur liberté sont menacées par les talibans soutenus par les Pakistanais.

Si le pays cessait de produire le pavot, au lieu de 8 000 000 de pauvres on en compterait le double, et au lieu de 200 000 réfugiés frappant à la porte de l’Europe il y en aurait le triple. Depuis 2005 les talibans sabotent la paix tandis que depuis 2014 Daech profite de la division au sein des talibans, depuis la mort du mollah Omar, pour étendre son influence en Afghanistan.

Alors qu’en Europe les portes se ferment et que de nombreux pays européens cherchent à renvoyer les réfugiés en Afghanistan, les responsables politiques afghans doivent trouver des solutions pour éviter l’exil des jeunes. Or il n’y aura pas de solution sans révision des objectifs de la conférence de Bonn et un changement radical de la politique économique.

1. Une révision des objectifs de Bonn

La conférence de Bonn est la conséquence des attentats de New York le 11 septembre 2001. Suite à ces tristes événements, les Américains décident de pourchasser Ben Laden qui se trouve en Afghanistan.

Pour remplir le vide politique après les talibans en Afghanistan, les USA avaient besoin de nouveaux dirigeants.

Dans la précipitation pour faire la paix entre ceux que les talibans avaient chassé de la scène politique, la conférence ne trouve de solution qu’en partageant le pouvoir entre les différents chefs Les conséquences de cet arbitrage aujourd’hui, c’est l’échec et le blocage politique. La révision de la conférence de Bonn nécessite que les politiques afghans respectent le peuple et donc la démocratie, ce qui n’est pas le cas jusqu’à aujourd’hui.

Ceci exige préalablement, dans les campagnes comme dans les villes :

-       l’instauration de la citoyenneté par la distribution de cartes d’identité

-       la mise en place progressive de titres de propriété écrits

-       le cadastre.

Faute de quoi, à force de ne pas tenir leurs promesses,  les chefs politiques afghans comme les experts occidentaux vont, sans s’en rendre compte, vider de sens les mots et expressions tels que  « paix avec les talibans », « République », « démocratie », « égalité », « élections », « droits de l’homme et de la femme », désespérer les Afghans et ainsi faire le lit des talibans et de Daech.

Prenons par exemple la paix avec les talibans :

-       pour les Occidentaux la paix passe par les talibans, donc il faut tout faire pour les amener à la table des négociations ;

-       pour les politiques afghans, la paix avec les talibans passe par le Pakistan qui les instrumentalise pour ses intérêts propres ;

-       pour les talibans, la paix passe par le retrait d’Afghanistan des armées de l’OTAN.

En réalité, pour les conservateurs pashtouns qui font partie de l’actuel gouvernement d’alliance nationale, faire la paix avec les talibans est un moyen de reconquérir les privilèges de l’époque féodale. D’où le constant sabotage des efforts de reconstruction du pays.

 2. Un changement radical de la politique économique

Dès le lendemain de la conférence de Bonn, la confusion pour le choix de l’avenir politique et de l’orientation économique par le gouvernement de transition d’Afghanistan présidé par Karzai était  patente.

L’Autorité de coordination de l’assistance à l’Afghanistan (créée en novembre 2001) rédige en avril 2002 un document qui deviendra la Stratégie de Développement National (NDS)[5]. L’aide offerte par la communauté internationale y est présentée comme une chance unique donnée à l’Afghanistan de tirer les leçons de ces cinquante dernières années.

Dans la pratique, en matière économique, le nouveau gouvernement oublie les leçons du passé. Pire, pour effacer le souvenir des communistes et l’économie planifiée sous Daoud, ils vont reprendre la politique économique libérale des années 1943-1953. Il faut se souvenir que la politique économique de ces années, conçue pour développer la commercialisation des excédents agricoles et qui vidait les ventres des paysans pour remplir les caisses de l’État et les poches des féodaux, est à l’origine de tous les malheurs de l’Afghanistan. En 2002, faire la même expérience était une erreur, d’autant plus que dans la confusion s’ajoute à cette politique l’arrivée anarchique des aides d’urgence et de développement. Le processus de reconstruction de l’économie va alors se transformer en foire d’empoigne entre les différents experts et ONG. En l’espace de quelques mois, la poursuite de cette politique a transformé le pays en pays importateur-consommateur. Mais l’aide internationale s’amenuise et les Afghans doivent maintenant produire eux-mêmes les produits nécessaires à leur consommation, au moins en ce qui concerne l’alimentation.

L’avenir économique de ce pays n’est ni dans l’exportation des produits agricoles[6] ni dans l’exploitation des mines. C’est dans les campagnes que l’agriculture et l’artisanat  pourront créer des emplois et œuvrer pour la paix sociale. Pour soigner l’âme afghane malade de la guerre, il n’est pas d’autre remède que de recréer l’ancienne tradition de solidarité entre les nomades et les paysans des différentes ethnies afghanes.


[1] cf. Jacques Follorou, « Afghanistan : les talibans à l’heure de la revanche », Le Monde n° 22049 du 6 et 7 décembre 2015

[2] Au moins 3 000 Afghans entraient en Iran chaque jour de façon illégale en 2015

[3] D’après l’ONG Transparency, le 16.01.2016 l’Afghanistan est classé 166e pays corrompu sur 167 après la Somalie et la Corée du Nord

[4] Les réformes agraires en Afghanistan, de la fin de la monarchie à la chute des talibans / Pierre Centlivres et Micheline Centlivres-Demont, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, n° 133, juin 2013

[5] cf. Le schéma du développement national, encadré p. 195 in « Afghanistan : reconstruction et développement » / Habib Haider et François Nicolas,  Autres Temps, 2006

[6] Depuis 2002, les paysans ont été incités à produire des produits destinés à l’exportation (coton, safran, roses) au détriment des produits pour l’auto-consommation

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