KLOMP!
Il fut un temps, somme toute pas si ancien, où l'on reconnaît les pauvres, parce qu'ils étaient maigres, Chètifs, souffreteux, rabougris. Le bourgeois, lui, grossissait à vue d'œil et ça régulière été bien fiérote d'exhiber si les beaux enfants gras et bouffie, gavé de bidoche et de petits ortolans que l'on faisait revenir à la poêle. À partir des années quatre quatre-vingt, ce fut l'inverse, les riches bouffaient des haricots verts et du poiscaille en buvant de la flotte, il ressemblait à des fils à couper le beurre, tendis que les pauvres ce bâfraient de patates et de McDo en buvant du coca et ressemblaient à des jambes. Aujourd'hui, rassurons les sociologues et les communistes, la différence persiste mais ne se voit plus. Les classes aisées bouffe bio et les pauvres clapent de la merdes. Les miséreux vont au supermarché moins cher que moins cher, acheter des poulets qui n'ont jamais picoré sur un mur, même du pain dur, des fraises de six centimètres de diamètre repeintes au E121 et aux phosphates qui sent tellement le "fût de chêne" que l'on a l'impression d'être tombé dans le tonneau. Les nantis, eux, vont au marché Bio, ils lisent les notices et s'assurent qu'ils connaissent le nom du pauvre bougre qui a ramassé leur sel de merde dans les bassins de Guérande. Ils se gavent de boulgour concassé au prix de la truffe et parle avec leurs courgettes pour être bien sûrs qu'elles n'ont pas été traumatisées par de méchants paysans à la solde des lobbies OGM. Ils n'auront pas de cancer du cul, ils iront jusqu'au bout de leur longue vie, jusqu'au de leur longue vie, jusqu'au moment où leurs corps bien conservé chiera tout seul dans des couches en maïs naturel, parce que leur cerveau sera liquide et qu'ils auront oublié pourquoi ils sont si bien conservés. Les pauvres, eux, rattrapé par la mal bouffe, crèveront jeunes, l'estomac en vrac, la peau bubonique, la bave pollués aux commissures de leurs lèvres déformées par le plomb et les métaux lourds cachés dans le poisson en barquette. Ainsi, Marx et Bourdieu pour continuer à clamer que la société libérale entraîne la reproduction des inégalités sociales, et nous pourrons continuer de croire au lendemain qui chantent.