L'HUMANISME SANS FAILLE EDWARD SAÏD
" Le très regretté Edward Saïd mort en 2013, devait sa notoriété à des travaux sur les identités culturelles et la rencontre des cultures, les nationalismes et les impérialismes. Il était aussi l'une des voix les plus écoutées en faveur de la cause palestinienne, mais veillait à ce que sa défense se fasse "en prenant pleinement en compte le peuple juif et ses souffrances, des persécutions au génocide".
en 1978, L'Orientalisme, son premier grand succès (traduit en trente-six langues, réédité en version augmentée au Seuil en 2005), un ouvrage consacré au discours qu'écrivains, savants et politiciens occidentaux tiennent habituellement sur "l'Orient".
Né en 1935 à Jérusalem ; il a grandi au Caire, où il a étudié dans un collège britannique. Parti aux Etats-Unis à l'âge de 16 ans, il est passé ensuite par les universités d'élite de Princeton et Harvard, avant d'enseigner, à partir de 1963, à Columbia (New York), où il est resté jusqu'à la fin de sa vie.
Jusqu'à sa mort, en 2003, il reste toujours aussi actif, voire encore plus qu'avant. En collaboration avec Daniel Barenboim, il crée l'orchestre israélo-arabe, Le Diwan occidental-oriental ; il continue d'écrire, sur l'humanisme, la musique, le style tardif des artistes.
"RETOUR IMPOSSIBLE"
Très tôt dans la vie, Saïd s'aperçoit qu'il est affublé d'une "identité des plus incertaines : un Palestinien scolarisé en Egypte, avec un prénom anglais, un passeport américain". C'est ce qui fait sans doute qu'à la fin de ses études supérieures il n'éprouve aucune tentation de rentrer "chez lui" (cela n'existe pas) et comprend vite "qu'un retour ou un rapatriement intégral est impossible".
Il apprend donc à articuler les deux parties fort dissemblables de son être et finit par se reconnaître dans la figure de l'intellectuel en diaspora, habitant une ville cosmopolite comme New York ; il n'ignore évidemment pas qu'en cela il suit l'exemple de nombreux intellectuels et artistes juifs.
HUMANISTE
Intellectuel humaniste, Saïd est prêt à défier les pouvoirs en place et les consensus établis, au nom d'une adhésion intransigeante aux valeurs universelles ; en même temps, il sait être un admirateur fervent. Il a payé cher son engagement : son bureau à l'université a été incendié, sa famille et lui-même ont reçu de nombreuses menaces de mort, ses écrits ont été et sont tenus en suspicion dans plusieurs pays.
Il a néanmoins gardé la conviction que "la principale question posée à l'intellectuel aujourd'hui" reste celle de "la souffrance humaine", et agi en accord avec ses idées. Penseur brillant, il était aussi un homme généreux et chaleureux, inoubliable pour tous ceux qui l'ont connu. "
Portrait du journal le monde.
E. Saïd a été un exemple de tolérance et d'humanisme pour beaucoup de nous, en recherche de repères intellectuel. Il nous a appris à ne pas être dans les extrêmes et dans la haine de l 'autre, mais néanmoins à ne jamais lâché dans ses engagements profond.
Hazies mousli