Très chères sœurs,Je vous écris aujourd'hui car jamais il ne m'est venu à l'idée de m'adresser à vous sans "voile" et sans tabous entre nous.Je veux vous dire qu'il m'est difficile de m'adresser à vous sans réellement comprendre le pourquoi de cette difficulté. Je sais au plus profond de moi que nous devons communiquer afin d'enlever ce voile qui nous empêche de nous voir.Vous passez devant moi très souvent sans répondre à mes salutations. Je me demande pourquoi puisque vous êtes pour la plupart couvertes du manteau de la pudeur. Vous dénoncez les formes d'Islamophobie dont vous êtes victimes mais vous refusez "la main tendu" d'un homme.Souvent, pour ne pas dire toujours, la situation est inversée. Ce sont les hommes qui sont pris à parti pour leurs attitudes déplacées que vous ne cessez de condamner.Pourquoi n'arrivons nous pas tout simplement à nous rendre le salut. Pourquoi, souvent, ne voyez-vous que le côté puéril de vos frères...Je vous regarde quand vous passez devant moi comme des femmes à part entière. Ni plus ni moins que toutes les femmes non musulmanes avec qui je communique quotidiennement.Étant donné notre "proximité" religieuse théorique, nous devrions normalement avoir un espace commun pour des échanges sur notre foi. Or je me rends compte que cette espace est inexistant, et que paradoxalement, il m'est plus simple d'avoir des dialogues avec des non musulmanes qu'avec mes propres soeurs en islam sur des sujets touchant à la spiritualité!Cela participe à mon avis à un malentendu: la fermeture de notre espace religieux ne nous permet pas d'avoir des rencontres, des dialogues, elle nous empêche d'être dans "notre" espace commun, et d'échanger sur des tas de thèmes qui nous sont ainsi souvent volés du fait de l'ignorance de nos codes religieux.Ne serait-il pas constructif pour nous d'arriver à "nous rencontrer", ce qui devrait à la fois vous éviter de rester (comme c'est le cas pour beaucoup d'entre vous) dans des isoloirs culturels et cultuels, et nous ouvrir à tous des champs de rencontres importants. Ce qui nous est demandé dans notre religion, nous ne le faisons absolument pas. Nous sommes comme victimes d'un vol de nos pratiques. Un vol qui prend des dimensions telles que vous ne pouvez vous exprimer que de façon virtuelle alors que dans votre vie de tous les jours, nous pourrions obtenir largement l'espace de rencontre qui nous fait défaut.Rapprochons-nous comme il nous l'est demandé afin que puisse exister entre nous une fraternité actuellement inexistante et pourtant "entendue" ici et là à grand coups de tambour d'un islam ouvert et tolérant.Commençons par nous saluer, mes sœurs.FraternellemeMousli Hazies
Billet de blog 21 mars 2015
À mes soeurs musulmanes.
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