Quelle n'a pas été ma grande surprise et mon grand étonnement d'entendre sur les ondes radiophoniques qu'il à été mandé, (par qui?), que dans chaque mosquée du territoire français qu'un moment devait être consacré par l'imam "prêcheur", c'est lors de l'importante prière du vendredi ( comme pour les catholiques le dimanche), à ce qu'il consacre quelques minutes de son temps à la définition des valeurs de la république et de sa laïcité.
Je n'est cependant rien entendu sur l'égalité. Un oubli certainement.
Toujours est-il, c'est que depuis une trentaine d'années que je milite dans des associations de quartiers, je n'arrête pas d'essayer de faire comprendre à qui veut bien l'entendre: autorités administratives, milieux politiques, associations, que la France employait à utiliser pour la gestion des populations des ex-colonies française. Les mêmes méthodes qu'elle utilisait à l'époque où la France était présente sur ces territoires colonisés.
Plus de 30 ans de travail associatifs sur les quartiers à expliquer ces méthodes, pourquoi? Pour entendre aujourd'hui vendredi 23 janvier 2015 qu'il est demandé aux imams des mosquées de France de prendre sur leur temps de prêche quelques minutes à l'explication de ce qu'était "La République Française.
À connaître :
1-la majeure partie des fidèles qui vont faire leur prière du vendredi dans les mosquées sont souvent des arabisants.
2- pour les plus vieux (65ans-75ans et plus), ils ne maîtrise pas le français correctement. Je parle d'un français instutitionnel et technique, qui n'est jamais employé dans des lieux comme les quartiers populaires. Oui, aujourd'hui on ne parle pas de république laïque dans ces endroits. On parle de comment boucler ses fins de mois. On parle de foot-ball, des enfants qui partiront peut-être en vacances...
3- dans 98 % des mosquées que nous pouvons avoir sur le territoire, le prêche du vendredi n'est pas doublé en français. Pire, les imams ne sont absolument pas accoutumés au discours républicain. Ils sont dans une autre sphère, celle de la théologie. Pour la majorité ils ont déjà du mal à parler simplement le français. Pour exemple prenez l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi. il est le parfait exemple de la moitié des imams, voire plus, qui s'exprime ainsi en français.
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Le drame avec la France c'est qu'elle ne regarde pas toujours son passé. Où alors de manière sélective.
Pour essayer de vous faire comprendre la situation résumons la ainsi: la France est passée par plus de deux siècles pour arriver dans son histoire à un modèle appelé république avec ses trois valeurs principales "liberté, égalité,fraternité".
Imaginez-vous maintenant des peuples entiers, voire des nations comme il y en avait en Algérie, qui ont arrêté leur chronologie de développement à partir du XIVe siècle de notre ère. À partir de cette période les portes de la réflexion appelée "Ijtihad" ont été refermé. A partir de ce moment-là, l'islam a vécu replié sur lui-même.
L'Islam n'a jamais et ne pourra jamais faire sa révolution dans le modèle de celui de la française.
Que reste-t-il alors à la France pour intégrer au mieux cette population musulmane qui vie sur son territoire?
Eh bien il reste ceci qui n'a jamais arrêté d'être depuis l'arrivée des harkis en 1962: les maghrébins de France sont gérés aujourd'hui dans leurs quartiers comme les Algériens autochtones de la période coloniale étaient gérés;"Un Arabe commande un autre Arabe". Ce système était appliquée dans les wilayas (village) d'alors.
Pour contrôler les Arabes, la France utilisait d'autres Arabes c'est pourquoi nous pouvons avancer sans exagérer que les cités, les quartiers sont gérés comme les colonies . Les mêmes systèmes sont mis en place.
En Algérie c'était les caïds qui géraient les populations autochtones. En France ce sont les associations et leurs présidents d'associations qui gèrent leurs groupes. Il n'y a aucun travail d'intégration avec cette façon de faire mais une simple gestion de populations au jour le jour.
Imaginez vous donc le ridicule de parler de la république et de la laïcité dans des lieux purement religieux.
1- ce n'est pas le lieu.
2-personne ne comprend de quoi il en retourne.
3-il y a un choc des cultures.
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Par choc des cultures j'entends de concepts complètement différents et opposés qui s'entre-choquent. Sauf cas particulier, le maghrébin musulman qui à accédé à l'histoire de France et qui comprend le discours qui lui à été enseigné.
Sauf que le choix n'est pas négociable pour lui et les autres musulmans de culture différente. Le musulman ne placera aucune autorité, aucun autre concept, aucune autre valeur, au-dessus de celle de son dieu.
Alors que pour la république les valeurs religieuses et autres se placent en-dessous de la république.
Il y a donc incompatibilité.
Proposition:
- Tout commence à l'école. Il doit y avoir une refonte des livres d'histoire. Dans les livres d'histoire des écoliers on nous parle des autres comme de peuples souvent inférieurs surtout quand on parle d'Afrique ou des pays du grand Maghréb.
-Un énorme travail d'alphabétisation et de trensmission de savoir doit être fait dans les quartiers dits populaires...la plupart des gens n'y parlent pas bien du tout le français. Ils n'arrivent pas à comprendre une phrase complète de quelques mots sur des thèmes menant à des réflexions conceptuelles. Il y a des échanges de réflexions certe. Les seuls discours qu'il peut y avoir son ceux du quotidien, de ce que sera demain ...le prix des voitures, du prochain voyage en Algérie etc. etc...Sans oublier du foot-ball.
Suite à n'importe quel drame comme celui que nous avons hélas vécu il y a quelques temps, il est important d'intervenir sur les questions de sécurité. Mais s'en servir pour recentrer ou plutôt regrouper de la cohésion sociale avec les outils de la violence et de la répression est un scandale. Jouer
sur les peurs. Il existe certes des dangers. Si ces dangers sont gérés de façon à ce que l'on crée encore plus de danger on va à la surenchère dans la violence.
Nous avons tous besoin de sécurité. Mais si ce problème serieux de sécurité est prétexte à la mise en place par le système politiques de l'installation d'un nouveau systeme de type totalitaire et insidieux, alors "Refusons".
Ne réfléchissons plus avec la méthode actuelle post-colonial pour essayer de résoudre des problèmes politiques de gestions de quartiers au jour le jour.
Innovons et projetons-nous.
mousli hazies