L'impuissance des familles de "malades mentaux".
Ce billet est dédié aux familles plus qu'impuissantes, face à la grande souffrance psychique de leurs enfants malades.
En effet, pour avoir passé ma vie professionnel au service de cette population, je souhaiterais témoigner d'une situation plus que burlesque, sur l'INORGANISATION ET l'INCOMPETENCE d'un protocole de soins d'urgence en cas de crise aiguë d'un jeune patient non hospitalisé, faute "à la crise économique".
Le système psychiatrique français est aujourd'hui en crise. Nous le savons que trop ( Non reconnaissance des soignants, manque d 'effectif des équipes, manque de psychiatres, arrêt important de maladie dans le secteur .). Ce qui, forcément, ce traduit par une catastrophe sanitaire dans les prises en charges de ces patients.
Ceci dit: "Nous ne sommes pas, non plus, responsable des fameuses crises économiques, qui frappe durement nos pays riches. ( Tout dépend ou vous êtes placez dans l'échelle social des valeurs égalitaires de la république). Et...une fois pour toute, "CE NE PEUT PAS ÊTRE LES PLUS FRAGILES SOCIALEMENT, QUI DOIVENT PAYER LA NOTE DES POTS CASSÉS DE CES TRADERS ET AUTRES LOUPS "TRUSTIENS" PEU SCRUPULEUX.
Passons à la situation Kafcanienne et hallucinante, d'un système de soins en bank route:
Une personne en crise aiguë, détruit littéralement l'appartement d'un copains chez qui il ce trouvait!
Le patient n'en est pas à sa première grande crise de violence.
Le souci est qu'il mesure 1m90, pour plus de 100 kilos. Et puis, la crise aiguë du patient aidant, il dévient ingérable. Devant une situation particulière de "crise économique", c'est tout le système d'hospitalisation qui s'effondre comme un château de carte.
Voyez plutôt:
La maman de la personne m'appel sur mon portable, connaissant mon investissement militant, en plus de mon travail en psychiatrie adulte, sur le quartier nord d 'Amiens:
La mère complètement désemparié:
-" Vite hazies, tu peux venir, Fred a tout cassé chez Mario et la police disent qu'ils ne peuvent pas le prendrent!?".
- "pourquoi?!"
- "Ils disent que c'est pas leur métier. Fred est à la maison et on a tous peur"( la mère est en larme)
-" Écoute, j'arrive, mais si eux n'ont pu rien faire , t 'imagine moi...mais j'arrive."
(La police à quitter les lieux et ont mis en sécurité Mario.Pour son appartement, ça se réglera à l'amiable, quelques mois plus tard , sauf que Mario est au RAS et à juste de quoi ce nourrir. Ces meubles cassés....Mario ira en récupérer ici et la.)
Il est 11heures du matin , dans l'appartement de la mère vivant seule avec ces 4 enfants, dont Fred.
Fred est assi au bout d'une longue table, près de la porte d 'entrée. Il a "sacralisée" son espace avec des rituels religieux( bougies, images de Saintes, croix du christ...).
Fred à grandi avec " les grands frères. "wesh-wesh" du quartier et connaît notre langage:
A mon arrivée dans l'appartement:
-" wesh Fred?! ( pas rassuré du tout).
Fred me regarde sans dire un mot. C'est bon, il m´a reconnu, dans un coin encore "exploitable" de sa mémoire...
-"Ça va hazies ? Tu peux m'aider à faire mes papiers pour avoir un logement?"
-" Ben Ouais ...mais tu m'aide à écrire, j'suis nul en orto."
- "Tu me laisseras pas ?!"
-"Ben nan..mais faut qu'on appel un tpib( médecin), il c'est passé des choses."
-" Nique leurs mères, j'les enculent."
- "Attend, moi je peu pas t'aider si je me fait pas aider ."
-"Appel, mais je monte pas à Pinel, qu'ils niques leurs mères, y savent que me piquer le culs et j'en ai marre!!"
Fred s'énerve. Il grogne et ses jambes s'emballent.
- "Ohhh...oh...REGARDE MOI! C'est moi hazies...( confiant).
-Wallha, je vais tuer un mec !!
-"Non..tu tue personne et j'appel "que le docteur Grivour"
-"Vas'y.
(j'appel devant lui)
-"Allo docteur, Fred est pas bien du tout. Vous pouvez venir en urgence et vite s'il vous plait, la police n'a rien pu faire et je suis seul avec sa maman."
- "Appelez le 15, je ne peut pas intervenir, Fred viendra tous me casser au cabinet."
- "Mais...docteur!"
Bip..bip...bip.
- Bon! J'appel le 15 ! (D'une façon autoritaire devant Fred. Il ne dit rien).
"-Oui allo. (J'explique la situation au médecin des urgences de l'hôpital général d'Amiens..."
-"Ce n'est pas de notre ressort .Appelez les urgences de Pinel, nous c'est du médical ."
-"Mais..c'est du médical ?!"
-"Pas notre spécialité.
Bip..Bip..Bip..
Je discute avec Fred de l'opportunité d'appeler un médecin de Pinel.
-" Ok, mais que lui!!
(Je suis presque soulager)
- "Allo les urgences de Pinel ?(J´explique encore l'affaire)
-"Nous n'avons pas vocation à nous déplacer, c'est de la compétence des urgences du CHU, du médecin de famille ou cas particulier , de la police. Désolé monsieur."
-"Mais..c'est un cas particulier de "Péril imminent"!
- "Fred nous connaît, il peut venir seul ou accompagné... "
-"Seul ou accompagné..."(La parade classique et standard du monde délirant des soins psy de la notion de "non contrainte " hors contexte. On dois "renvoyer" cette phrase type, afin d'humaniser notre image de professionnellerapport aux différents interlocuteurs.)
Fred ce jettera par la fenêtre du 3 étages, quelques minutes après mes tentatives et appels au secours.
Il aura plusieurs fractures et sera "ENFIN" hospitalisé, comme à mon avis, il le désirait au plus profond de lui.
Sauf qu'il a failli mourir et qu'on aurait peut-être pu éviter cette situation d'impuissance et de souffrances pour les proches.
Voilà, ce que les effets de la fameuse crise peuvent provoquer indirectement sur des systèmes, qui s'affolent et deviennent plus incohérentes les unes que les autres, à partir d'une personne en grande détresse psychologique .
Hazies de son Iphone