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Billet de blog 29 septembre 2015

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Hollande est la Syrie

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La crise syrienne toujours au cœur des discours des leaders mondiaux, RT France a interrogé l’homme politique algérien Rachid Nekkaz afin d’analyser le discours du président français François Hollande. 

RT France : François Hollande a de nouveau accusé le président syrien Bachar el-Assad d’être à l’origine des milliers de morts lors de la guerre en soulignant qu’on «ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau». Est-ce que cela veut dire que nous sommes toujours dans l’impasse par rapport au dossier syrien ?

Rachid Nekkaz : Je crois que dans le langage diplomatique il était normal à la fois pour Obama et pour Hollande de tenir le même discours qui est adopté depuis déjà quatre ans et demi. Cependant entretemps la donne a complètement changé. A l’époque il y avait une opposition intérieure en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad et dans cette optique-là il était tout à fait «normal» de le désigner comme l’ennemi numéro 1.  Mais ce n’est plus le cas. L’ennemi principal en Syrie  – et la communauté internationale le déclare – c’est Daesh. Je crois que le bon sens politique veut qu’on essaye de consigner les deux logiques : ne pas être opposé avec la logique d’il y a quatre ans et tenir compte de la réalité politique sur le terrain surtout après cette vague migratoire extraordinaire qui est en train de déferler sur l’Europe, le Canada et les Etats-Unis. Ce que je trouve intéressant, c’est qu’avant la porte des discussions était fermée alors que maintenant elle est ouverte, avec la rencontre entre Obama et Poutine et je crois que c’est normal que François Hollande dise qu’on ne discute pas avec Bachar el-Assad mais dans les faits, croyez-moi, ils vont discuter.

RT France : François Hollande a également insisté que la communauté internationale doit empêcher l’arrivée des réfugiés à ses frontières refusant toutefois la collaboration avec el-Assad. Est-ce possible ?

Rachid Nekkaz : Hollande était parmi les premiers à vouloir envoyer l’aviation française en Syrie et Obama à l’époque avait refusé. Il s’est retrouvé en pointe et n’a pas pu assumer ses déclarations sur le terrain. Je crois qu’aujourd’hui le bon sens veut qu’on change la manière d’aborder le problème syrien qui n’est plus le même avec les 4 millions de réfugiés qui se précipitent vers l’Occident. Les pays occidentaux à leur tour n’ont pas eu le courage de s’asseoir autour d’une table il y a trois ans et le faire aujourd’hui. Il ne faut pas confondre la conséquence et la cause. Le régime de Bachar el-Assad est là, il faut en tenir compte pour discuter des modalités du départ honorable du président afin de préparer la suite pour que les réfugiés – en tout cas une bonne partie – reviennent dans leurs foyers. Il faut avoir un discours réaliste, pragmatique, de façon à ne pas confondre la crise migratoire avec la crise politique en Syrie. Il faut combattre Daesh qui ne serait pas là aujourd’hui si ses combattants n’avaient pas été financés et équipés militairement. La communauté internationale a fait preuve d’amateurisme face à la crise syrienne. Il faut surtout impliquer les pays arabes, la ligue arabe et l’OCI pour qu’ils puissent se mettre au service des soldats de la paix en Syrie pour préparer l’après-Assad.

RT

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