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Billet de blog 24 septembre 2012

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les amères saveurs du palais

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

LES SAVEURS DU PALAIS

Les saveurs du Palais m’ont semblé bien amères ; l’absence de point de vue, si ce n’est celui de la courbette, de ce film gentillet renforçait encore ce drôle de goût. Non seulement mes impôts ont servi à élever la fille cachée de Mitterrand avec ses cinq gendarmes journaliers mais aussi à nourrir ce train de vie que Louis XIV n’aurait pas renié. C’est ça le danger des films passe partout, la pensée se faufile entre les images. Il a suffi de ce rien pour que tout à coup, Je perçoive aussi concrètement cet abus de dorures. On ose nous parler de crise ?. Je m’en veux d’avoir été aussi aveugle, le pire de la cécité n’est-il pas de ne pas vouloir voir, et je me demandais ce que nous avions payé sous la présidence du suivant et du suivant? Est-ce que dans leurs cuisines ont gavait des canards martyrs? ELLE a rencontré 3 fois le président en deux ans, et a récolté  une fracture de fatigue ? La pauvre ! Moi, c’est ma bourse qu’on a cassée, ces petits plaisirs du quotidien qu’on ne peut plus s’offrir car à 2 euros le café en terrasse, soit 14 francs, on peut pas tous les jours…Et toujours pendant le film, ah ! les séquences où notre cuisinière se rapproche du peuple et l’inénarrable scénette des « travailleurs » de l’extrême, je me suis souvenue d’un documentaire sur le gouvernement suédois qui tenait ses séances de travail dans une salle modeste, meublée en Ikéa, et dont les ministres présents collationnaient d’un sandwich au pain complet. Pendant ce plan, dans la voiture en route vers le bateau où l’héroïne dépouillée de ses colliers mais  capuche auréolée d’un col de fourrure ( du loup ?), prise sous un angle le moins flatteur fait de la pub pour sa plantation de truffes après avoir fait précédemment la promotion de la brasserie La Lorraine de ses foies gras et de ses fournisseurs pour les gavés , j’étais en train de créer une association pour rendre l’Elysée à tous, à ceux qui avec leurs maigres émoluments ont entretenu cette gabegie, ce décorum d’autre temps, cette avilissement dans la posture inclinée, cette acceptation de se faire rouler dans la farine. Pourquoi ne pas vouer le palais de l’Elysée à une nouvelle carrière, celle de musée par exemple ou bien cantine pour les nouveaux pauvres dont les classes moyennes feront bientôt partie ? Où loger le gouvernement et son président  me disais-je quand le bateau file au loin avec des mains et des bras qui s’agitent sous l’air de ce n’est qu’un Au Revoir ? Mais l’état n’a-t-il pas acheté une tour dans le 93 ?

  En sortant avec les spectateurs virtuellement repus, je voyais les mains de Catherine Frot insérer des ronds noirs (des truffes ?) sous la peau d’un volatile et je me suis dit que la dinde farcie, c’était moi ! 

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