Cette année, le thème de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie (IDAHOT) du 17 mai est «Ne laissons personne de côté: égalité, liberté et justice pour toustes». Cette approche concorde avec la manière dont la Commission européenne a abordé le sujet de l’égalité pour tous au cours de l’actuel mandat, sous la bannière de l’Union de l’égalité. Dans ce contexte, nous avons adopté cinq stratégies en faveur de l’égalité, portant sur l’égalité de genre, la lutte contre le racisme, l’intégration des Roms, les droits des personnes handicapées et l’égalité de traitement à l’égard des personnes LGBTIQ, et nous avons renforcé nos travaux visant à tenir compte de l’égalité pour tous à tous les niveaux.
Cette journée du 17 mai nous invite par conséquent à raisonner en prenant en considération les diverses caractéristiques personnelles, à lutter contre nos stéréotypes et nos suppositions et à réfléchir aux actes que nous posons individuellement et collectivement, car ils pourraient nuire à l’inclusion, à la participation et aux droits des personnes LGBTIQ.
En 2020, la Commission européenne a adopté sa toute première stratégie en faveur de l’égalité des personnes LGBTIQ pour s'attaquer spécifiquement aux inégalités et aux difficultés auxquelles sont confrontées ces personnes. Les efforts déployés par l’UE pour lutter contre les discriminations envers les personnes LGBTIQ sont ainsi entrés dans une nouvelle phase, marquée par le rassemblement des États membres et des parties prenantes à tous les niveaux autour de cet objectif commun.
Nous voulons créer une Union européenne où la diversité est encouragée et protégée, et où chacun peut être soi-même et aimer qui il veut, sans risque de discrimination, d’exclusion, de haine ou de violence. Pour ce faire, l’UE soutiendra les États membres, et notamment les actions nationales qui complètent les initiatives européennes.
Les conclusions de la troisième enquête sur les personnes LGBTIQ à l’échelle de l’UE, qui viennent d’être publiées par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, montrent que 52 % de ces personnes sont plus transparentes sur leur orientation sexuelle, leur identité de genre ou leurs caractéristiques sexuelles dans leur environnement social. Cela représente une augmentation de 6 points par rapport aux résultats de 2019. Cependant, 55 % des répondants ont indiqué avoir été victimes de harcèlement motivé par la haine, ce qui représente une hausse de 18 points par rapport à l'enquête précédente.
Ces conclusions semblent confirmer ce que nous savions déjà: la pandémie de COVID-19 a fait courir aux personnes LGBTIQ un risque plus élevé de violences physiques et émotionnelles, car bon nombre d’entre elles étaient confinées avec des personnes hostiles ou ne les acceptant pas. Il en ressort aussi que la crise sanitaire s’est également traduite par une vague de discours haineux contre les personnes LGBTIQ, étant donné que certains dirigeants politiques et religieux rejetaient la responsabilité de la propagation du virus sur la communauté LGBTIQ.
Les résultats de la consultation menée par la Commission en vue de l'élaboration d’un rapport sur la stratégie en faveur de l’égalité des personnes LGBTIQ correspondent à ces conclusions, puisqu’il a été rapporté que l’actuel pic de violence et de haine envers les personnes LGBTIQ est aggravé par la montée des discours hostiles à l’égalité des genres et anti-LGBTIQ. Les participants à l'enquête ont également signalé que, même dans les pays où l’acceptation sociale est plus élevée, certaines forces politiques multiplient leurs efforts pour restreindre les droits des personnes LGBTIQ, nourrissant ainsi la violence et la haine à l’égard de ces dernières à des fins politiques.
Dans ce contexte, je tiens tout particulièrement à exprimer ma gratitude au nombre grandissant d’États membres qui renforcent leur mobilisation en faveur de l’égalité des personnes LGBTIQ conformément à la stratégie en la matière. Certains États membres jouent en effet un rôle actif, y compris au niveau européen, en organisant des manifestations à haut niveau et en appelant la Commission européenne et d’autres institutions internationales à lutter systématiquement contre la discrimination, la haine et la violence envers les personnes LGBTIQ.
Ce mois-ci, j’ai salué la tenue du premier Conseil «Emploi, politique sociale, santé et consommateurs» consacré au domaine de l’égalité, organisé par la présidence belge. J’espère que cet exemple sera suivi par les futures présidences de l’UE.
Cette semaine, je participe au forum IDAHOT à La Haye et à la conférence de la présidence belge de l'UE sur l’égalité de traitement à l’égard des personnes LGBTIQ. L'ampleur de la mobilisation concernant les questions liées aux personnes LGBTIQ est sans précédent et est de bon augure pour le futur. Il est encourageant de voir les pays de l’UE non seulement combattre les cas de discrimination, mais aussi prendre part activement à la promotion de l’égalité pour tous sur leur territoire et au-delà.
Je me réjouis également de participer à la conférence sur les droits de l’homme lors de l’EuroPride de cette année, qui se déroulera en juin à Thessalonique, compte tenu de son importance pour la région.
Au cours de mon mandat, j’ai participé à toutes les EuroPrides et World Prides qui ont été organisées. Je l’ai fait précisément pour faire passer le message que personne n’est laissé de côté. Pour concrétiser cela, nous devons avoir conscience de la diversité humaine en général et de la manière dont cette notion résonne avec le fait d’être LGBTIQ.
Aujourd’hui, je me fais l'écho de la demande du Parlement européen de faire de l’UE une zone de liberté pour les personnes LGBTIQ. Ce n’est qu’en veillant à ce que les sociétés soient accueillantes et inclusives que l’égalité pourra enfin devenir une réalité et que la peur, la discrimination et la violence appartiendront au passé.