Au cours des mois d’été, les gens se rassemblent à travers le monde pour célébrer la Pride dans leurs pays respectifs, dans les grandes et petites villes. La Pride nous offre l’occasion de réfléchir au statut des personnes LGBTIQ en matière d’égalité dans notre environnement et à la manière dont nous pouvons faire progresser la situation. Les événements liés à la Pride promeuvent un changement sociétal et la compréhension des questions LGBTIQ en s’appuyant sur une démarche de visibilité et de sensibilisation.
Hier était donné le coup d’envoi de l’EuroPride, point d’orgue des manifestations de la Pride en Europe, qui a lieu cette année à La Valette. En tant que commissaire européenne chargée de l’égalité, je considère qu’il est de ma responsabilité de participer à tous les événements liés à l’EuroPride et à la World Pride organisés au cours de mon mandat, y compris lorsqu’ils ont eu lieu en ligne pendant la pandémie, pour réaffirmer que les droits des personnes LGBTIQ sont des droits humains et me tenir aux côtés des personnes LGBTIQ du monde entier. En effet, les discriminations et la haine à leur encontre sont encore bien réelles et la Pride demeure l’un des outils permettant de lutter contre les stéréotypes et les idées fausses.
Pendant le mandat de la Commission actuelle, nous avons adopté la toute première stratégie en faveur de l’égalité de traitement à l’égard des personnes LGBTIQ pour faire avancer les sociétés européennes vers une diminution significative de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes LGBTIQ. Selon la dernière enquête Eurobaromètre, près de 70 % des citoyens de l’UE pensaient que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées devraient avoir les mêmes droits que les autres citoyens. Cela nous donne de l’espoir mais souligne en même temps les défis à relever récurrents qui transparaissent dans le pourcentage important de ceux qui ne sont toujours pas convaincus que l’égalité des droits sur le papier et dans la pratique devrait être notre destination collective.
Ces dernières années, les discours haineux et les crimes de haine ciblant les personnes LGBTIQ se sont multipliés à l’échelle mondiale, ainsi que les organisations qui les soutiennent. L’Europe ne fait pas exception, la dernière enquête LGBTIQ III ayant conclu que 40 % des personnes interrogées ont été victimes de harcèlement au cours de l'année qui a précédé leur participation à l’enquête.
Étant donné que la violence, la discrimination et les discours haineux à l’égard des personnes LGBTIQ constituent un problème à l’échelle européenne, ma mission est de faire émerger une solution européenne. La transformation sociale ne se produit presque jamais d’elle-même et nécessite au contraire un effort coordonné. Nous devons le lancer, le promouvoir et soutenir nos efforts par l’action.
Par conséquent, la stratégie de l’UE en faveur de l’égalité de traitement à l’égard des personnes LGBTIQ a été interprétée comme répondant aux préoccupations européennes en matière d’égalité fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre, l’expression de genre et les caractéristiques sexuelles. Elle nous incite à prendre des mesures destinées à renforcer la protection juridique et l’application des règles de l’UE contre la discrimination, à veiller à ce que les citoyens LGBTIQ soient protégés contre les discours haineux et la violence, y compris en ligne, et vise à donner à la société civile les moyens d’incarner le changement que nous voulons voir s’installer concrètement. Avant tout, le leadership européen contribue à donner des moyens d’action aux initiatives nationales et municipales en faveur de l’égalité.
Au cours des trois dernières années, nous avons proposé des normes communes contraignantes pour les organismes veillant à l’égalité de traitement, afin de renforcer leurs pouvoirs et leur indépendance, ce qui leur permettra d’être mieux équipés pour lutter contre la discrimination. Nous avons proposé d’harmoniser les règles nationales relatives à la parentalité afin de garantir le respect et la protection des droits fondamentaux de tous les enfants dans les situations transfrontières de l’ensemble de l’UE. Bien que ces règles ne soient pas spécifiques aux personnes LGBTIQ, elles auraient certainement une incidence positive sur les enfants de couples de même sexe, étant donné que ces derniers sont confrontés à un nombre disproportionné de problèmes dans les situations transfrontières.
En outre, nous avons proposé d’ajouter les discours haineux et les crimes de haine, y compris à l’encontre des personnes LGBTIQ, à la liste des infractions pénales de l’UE. Nous avons également financé plus de 100 projets mis en œuvre par des organisations de la société civile afin de promouvoir l’égalité des personnes LGBTIQ.
Une chose est claire: la lutte contre l’inégalité au sein de l’Union européenne est une responsabilité partagée qui requiert des efforts et une action conjoints à tous les niveaux. Les institutions et agences de l’UE, les États membres, y compris les autorités régionales et locales, les organismes pour l’égalité de traitement, la société civile et les entreprises doivent renforcer leur engagement pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie.
Je suis heureuse de constater que, durant ce mandat, plusieurs de ces partenaires ont intensifié leur action en faveur de la diversité en général, et de l’égalité des personnes LGBTIQ. Il s’agit notamment de l’adoption, par les États membres, de stratégies et de plans d’action nationaux en faveur des personnes LGBTIQ, ayant eu divers résultats. Je les invite à présent à approuver la proposition de directive relative à l’égalité de traitement afin de prévenir la discrimination en matière de protection sociale, d’éducation et d’accès aux biens et aux services.
Je souhaite à tous les participants une joyeuse EuroPride.