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Billet de blog 23 avril 2012

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J'ai l'abstention qui me gratte

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce matin, je me suis réveillée avec une gueule de bois politique de première catégorie!

Déjà, hier soir, en analysant le vote du bureau de vote de mon petit quartier, j'ai été terrifiée de voir, qu'autour de moi, à l'école, la boulangerie, la salle de sports, dans les rues, autour, partout, une maison sur trois était habitée par un homme ou une femme ne voyant le salut de la France et de la démocratie que dans un vote de haine, de rejet, de repli. Pour moi qui suis "française moins le quart", comprenez née en France mais avec des origines suspectes, j'ai l'impression d'être un chien de race que l'on jauge, soupèse, valide, labelise "bon français ou pas bon bon français". Ca me fait d'autant plus peur que je suis ce que l'on appelle un citoyen modèle qui paie ses impôts, se lève tôt, dit bonjour à la dame et n'a pas de casier. Si je me sens visée, je me dis que ceux qui ont la chance d'être "noir, juif et communiste", risquent de prendre le premier avion pour nulle part dans les trois mois qui suivent ou un coup de fusil à pompe dans le derrière.

La crise est grave, messieurs dames, la France est divisée en deux avec zéro chance d'entamer un dialogue constructif. Un sentiment que j'ai pris en pleine face, hier soir, en regardant le "machin" appelé débat sur une télévision spécialisée dans le BTP et la vente de Coca-Cola.

Quelle nullité mes aïeux! On se serait cru dans une école maternelle, "c'est celui qui dit qui y est", c'est pas "moi c'est lui", "fallait pas commencer", "bisque bisque rage"... Sans compter la drague étalée sans vergogne pour séduire ceux qui n'avaient voté ni Sarko, ni Hollande. Cette surenchère merdeuse, dans le "je vous ai compris", m'a filé la nausée tant c'était gros et tant ça puait la convenance et la démagogie.

Décue je suis. Ces élections auraient dû être l'occasion de se mettre autour d'une table, de planter le diagnostic et de trouver des solutions. On se retrouve avec des boutiquiers, des témoins de Jéhovah en cravattes, venant nous vendre leur camelote comme si notre cerveau ne nous permettait pas de voir clair dans ce jeu de dupe.

Depuis que j'ai 18 ans, je vote. Sauf une fois, pour je ne sais quel débat européen où je n'avais rien pané. Je me déplace, je mets mon bulletin, je donne mon avis et, ensuite, je suis fondée à ouvrir ma gueule si le résultat n'est pas à la hauteur de mes espérances. Je suis fière de mon pays où l'on peut voter librement. J'aime la démocratie et je respecte la République.

Mais, aujourd'hui, j'ai envie de dire, qu'ils se démerdent, tous! Sauvez vos fesses, vos places! N'écoutez pas, ne tirez aucune conclusion... Et quand le pays sera au bord de la guerre civile, à force de dresser un camp contre l'autre, je serai à la pêche et je m'en laverai les mains (comme disait l'autre).

Mesdames et messieurs les politiques, le spectacle affligeant que vous avez donné hier soir m'a conforté dans l'idée, non pas du "tous pourris" (parce que je ne manipule pas ces concepts) mais dans l'idée qu'un vote blanc ou nul ou une abstention faudra toujours plus que de se casser le tronc à aller voter pendant ses congés payés.

Ce matin, j'ai l'abstention qui me demander, et ça me fait mal à la démocratie!

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