helene carcel (avatar)

helene carcel

Scribouillarde polymorphe

Abonné·e de Mediapart

7 Billets

0 Édition

Billet de blog 24 avril 2012

helene carcel (avatar)

helene carcel

Scribouillarde polymorphe

Abonné·e de Mediapart

Les ex-Conti préféreraient travailler!

helene carcel (avatar)

helene carcel

Scribouillarde polymorphe

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

"Je m'adresse à la France qui en a marre de payer pour ceux qui ne travaillent pas"

Mais qu'est ce que c'est que cette dialectique culpabilisante?

Tout le monde sait que c'est un vrai bonheur de ne pas avoir de travail!

Ah la glande dans le canapé, les queues à Pôle Emploi, les DRH qui vous disent "trop vieux, trop jeunes, pas assez d'expérience, trop diplômé", les courses en choisissant les pâtes les moins chères, la viande qu'une fois par semaine, le plein de la voiture à la goutte près, les emprunts sur le dos, la honte! Ca c'est la vraie vie! Comment ne pas apprécier le chômage et les aides faramineuses qui vont avec!? Faudrait être con pour vouloir se lever, aller bosser, avoir de la dignité et une vie sociale! Sans blague!

Voyez-vous, ces joies, les ex-Conti la savourent tous les jours! Leur usine a été fermée à Clairoix, près de Compiègne. Deux après, la zone est sinistrée. Je le sais, j'habite à côté! D'ailleurs pour cacher ce grand paquebot vide, l'Agglo de Compiègne a financé un contournement, une rocade, qui permet de ne plus attendre tristement au feu rouge et de voir cette grande usine et ses emplois supprimés attendre la gueule ouverte que le boulot reprenne sa place.

Au-delà des images que vous avez pu voir en direct, des salariés secouant le sous-préfet de Compiègne, les délégués hurlant au tribunal, les piquets de grève, ce sont des vies humaines dont on parle. 

Selon le CE,  il resterait aujourd’hui 619 personnes dans le congé de mobilité, c’est-à-dire encore sans emploi. Et suite aux résultats alarmants d'un questionnaire sur la santé psychologique des anciens salariés de Continental, une cellule d’urgence a été créée à la médecine du travail de Compiègne, à la demande conjointe du CHSCT et de Continental. Son but est « gérer » la fin du congé de mobilité. Dès qu’un ex-Conti se présente au standard, il est immédiatement orienté vers un médecin. Les suicides et les tentatives de suicide ont fait des bonds dans le secteur!

De cellule de reclassement, en formation, de procès en projets de reprise foireux, trois ans après, il reste qui ? L’Etat et le conseil Régional pour financer quelques formations afin de sauver du marasme un canton sinistré.

Une petite ville rayée de la carte en trois ans

Alors oui, pour finir le contribuable va payer! Mais le contribuable que je suis n'y voit pas d'inconvénient.

Ce qui me chiffonne dans cette histoire ce sont surtout les gâchis humains que représentent ces hommes et ces femmes que je croise tous les jours : à l'école, à la boulangerie, à la banque aussi. Ces maisons vendues dans l'urgence, bradées, le prix d'une vie, dans tous les lotissements alentours. C'est moche, le chômage. C'est triste, c'est gris, c'est déprimant. Franchement, si le chômage était une fin en soi, le Compiégnois rayonnerait de bonheur et, croyez moi, ce n'est pas le cas!

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.