Certes, des crues et des inondations, il y en a régulièrement en France et dans d'autres nombreux pays tempérés d'Europe.
Mais, ce qui est frappant avec les dernières inondations vécues dans notre pays, c'est le degré d'importance de ces crues, leur multiplication, la rapidité de leur venue et le délai de plus en plus long avec lequel elles se retirent.
Aussi, bien au-delà d'une évolution incontestable du climat vers davantage d'instabilité, ces phénomènes doivent nous rappeler qu'ils sont générés, multipliés et amplifiés par d'autres causes systémiques ... curieusement "oubliées" dans les analyses des médias et les discours de nos politiques.
Des causes telles que :
- L'arrachage des arbres et des haies. Cette pratique, au nom - notamment - de la rentabilité des exploitations agricoles, a considérablement modifié l'équillibre de la nature des sols. N'oublions pas qu'un sol sans arbres, ni buissons est un sol nu, moins perméable. Pire, une fois "lavé" par une inondation, toute vie y a disparu et le sol prendra plusieurs années pour se ré-enrichir en humus, micro-organismes et vie animale.
- La "bitumisation" et la "bétonisation". A trop vouloir construire à tout va et en tout lieu (merci au passage aux Maires qui ont distribué à tout va des permis de construire en zone inondables), sans chercher un équilibre entre construction humaine et équilibre avec l'environnement, on créé des couloirs d'accumulation où le moindre accroissement d'eau se transformera très rapidement en vague destructrice, voire mortelle ...
- Le manque d'entretien des digues, berges, ... . Au nom de l'austérité budgétaire et des coupes de l'apport de deniers publics, beaucoup de collectivités territoriales n'entretiennent plus du tout ou qu'à moitié leurs aménagements. Avec les conséquences que l'on voit aujourd'hui ... La preuve : pour éviter le déplacement de la crue vers l'embouchure de la Seine, les autorités ont redécouvert que les marais pouvaient être utilisés comme zone d'accumulation et d'absorption du trop-plein d'eau ...
MAIS, soyons rassurés, les journalistes ne manquent pas de rappeler que "les assurances paieront" ! Sic ! Précisons que ce n'est pas les assureurs qui paient mais les assurés, via le pot commun de leurs cotisations ...
Pour conclure, je n'hésite pas à citer le Grand Economiste de BFM TV, Nicolas Doze (que je vénère, vous l'aurez remarqué), qui a decrété que "les inondations sont bonnes pour la croissance".
Alors, chiche ! Je cours ouvrir en grand le robinet de ma baignoire afin de créer une inondation dans mon immeuble. Je contribuerai ainsi à la croissance de mon pays ! Sonnez tambours et trompettes ! Nicolas, tu as sauvé la France !