Bonjour à toutes et tous,
J'habite dans une grande ville. Depuis un peu plus de 10 ans maintenant.
Et je ne peux que constater une épidémie d'un mal sans cesse plus prégnant : le syndrome du clignotant.
Qu'est-ce donc ?
Le syndrome du clignotant atteint tout bipède assis derrière un volant. En voici les principaux symptômes (liste non exhaustive) :
- Lorsqu'il tourne à droite, à gauche, qu'il change de voie, qu'il s'engage dans un rond-point, le bipède atteint du syndrome est en incapacité totale d'actionner le clignotant de son véhicule. Les spécialistes ont d'abord cru à une épidémie de luxation d'un doigt à la main droite, mais non. D'autres spécialistes ont avancé l'idée que de nombreux véhicules avaient un défaut de fabrication : les fabricants auraient pensé à l'allume-cigare (très important pour ne pas rater son cancer), mais auraient omis le clignotant. Non plus ! A l'heure actuelle, les spécialistes cherchent toujours la ou les causes de ce mal mystérieux.
- Lorsqu'il change de voie, si par grande chance, il parvient à actionner son clignotant (là, vous êtes tombé sur un spécimen pas trop atteint ou en rémission), le bipède est convaincu que ce signal lui donne la priorité soudaine sur tous les véhicules qui roulent dans la voie qu'il voudrait emprunter. Ou encore, pour stationner où bon lui semble : par exemple, en triple file (la double file, c'était le bon vieux temps m'sieurs dames !), ou sur la voie cyclable. Tout cela pour mener à bien une mission d'une extrême importance : aller au bureau de tabac (très important d'avoir son stock de clopes pour la journée, sinon le bipède ne peut pas survivre). Dans ce cas précis, le syndrome du clignotant atteint le paroxysme de la crise et se transforme en syndrome du "feux de détresse".
A ce stade d'un essai de diagnostic de la gravité du mal, je viens seulement de comprendre, au bout de 10 longues années d'observation, en tant que conductrice, cycliste et piétonne dans cette ville que : le clignotant existe seulement pour se donner la priorité et passer devant les autres, ou pour transformer tout espace en lieu de stationnement. Sinon, cet objet n'existe pas.
Plus grave, le syndrome semble être en constante mutation et atteint maintenant ... les cyclistes. Là encore, on peut à ce jour détecter les 2 principaux symptômes :
- Le cycliste roule sur les trottoirs, c'est normal, c'est un piéton cyclisisé (c'est nouveau, ça vient de sortir !).
- Le cycliste n'est aucunement concerné par les feux tricolores. Il n'est pas usager de la route. Il est donc un cas spécial avec droit de passage. Une sorte de VIP du bicycle, en somme.
Face à cette épidémie, que faire ?
1- Respirer, mais pas pour garder son calme ...
2- ... mais pour lancer un vigoureux "t'as rouge greluche !" ou "les vélos, c'est là-bas, impuissant !".
3- Pour le cas spécial des cyclistes et engins motorisés de tous poils qui vous passent au ras des bottes lorsque vous traversez sur passage piétons avec feu au vert pour piétons, je conseille le coup de sac ou le coup de godasse contre l'aîle de l'engin. L'abruti super puissant au volant s'en trouvera fort vexé et diminué dans son égo (avec risque de perte de ses organes génitaux. Oui oui, ce syndrome est vraiment très très dangereux).
4- Repartir, la conscience claire, la mission de traitement du bipède atteint ayant été accomplie. Sans toutefois garantie du succès. Parfois un traitement intensif s'impose. Mais je ne l'ai pas encore trouvé. Peut-être faut-il rechercher du côté des gênes ? A croire qu'il n'y a que les abrutis qui se reproduisent ?
Ps : Si toutefois, le Code de la Route (Code Rousseau pour les intimes) a été réécrit et réimprimé la nuit dernière, merci de me le faire savoir.