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Billet de blog 16 février 2015

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La santé mentale. Vers un bonheur sous contrôle.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans cette étude, Mathieu Bellahsen décrit les dérives de la notion d'hygiène * et de santé mentale au profit de l'emprise culturelle et psychologique des valeurs capitalistes : concurrence, compétitivité, performance et rentabilité **. Depuis une dizaine d'années, la notion de santé mentale est passée du "rapport de l'humain à lui-même", au "rapport de l'humain aux autres et au politique".

Dans cette optique, la santé mentale devient un enjeu dans l'art de gouverner, un levier qui a pour but de "conduire les conduites" des individus afin que ces derniers prennent les décisions que l'on attend d'eux ... En effet, d''après l'auteur, sous couvert de "prendre en charge la santé des individus et de la population", les gouvernements et les administrations servent en fait un tout autre objectif : "celui de la santé de l'économie". La façon dont les pouvoirs publics traitent la santé mentale démontre une velléité de normalisation à travers la fixation de critères (tel que le bonheur, le bien-être).

L'un de ces critères, souvent cité dans la recherche universitaire, est la capacité à s'adapter à une situation à laquelle on ne peut rien changer. Alors qui sont ces humains qui refusent de s'adapter à une situation, voire qui concurent à changer une situation ? Des malades mentaux ? Des terroristes ?

Remettre en cause le fonctionnement de la société pourrait du coup suffire pour être déclaré malade mental, donc dangereux ! Donc à enfermer et à traiter avec force "médicaments" (= camisole) chimiques !

Ne serait-ce pas une forme très subtile de totalitarisme ? Effrayant ! Voilà la nouvelle future société normalisée. Bien sûr, au profit du petit nombre de ceux qui ont le pouvoir ultime (c'est-à-dire financier).

Ps : Juste encore une chose. Suite aux attentats de janvier en France, il y a une chose sur laquelle les médias sont curieusement muets : c'est le risque de dérive sécuritaire. Face à des cinglés extrémistes religieux, est-ce que la solution est celle d'une dérive vers le "tout-sécuritaire" ? Il est facile de faire gober à une population terrorisée par la peur des mesures qui vont à l'encontre de ses droits fondamentaux ... Et ceux qui se rebelleront seront accusés d'être du côté des terroristes ... et devront être éliminés ...

De nos jours en Occident, le totalitarisme ne se met plus en place par des putsh, des coups d'état de l'armée. Mais de manière très subtile, et avec le temps ... Et on nous assénera que "c'est pour notre bien" !

* Pas si loin que cela dans le temps, le nazisme avait récupéré le précepte d'hygiénisme pour le faire dériver vers le totalitarisme d'une "race supérieure".

** Voir à ce sujet le film "Hunger Games" où on dresse le spectacteur à croire que pour vivre, c'est "chacun pour soit" et, mieux, "en détruisant l'autre" ...

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