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Billet de blog 18 nov. 2014

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Comment pourrait-on mieux parler d'économie ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les 13, 14 et 15 novembre derniers à Lyon se sont déroulées les Journées de l'Economie. Elles sont organisées par la Fondation pour l'Université de Lyon en partenariat avec différentes entreprises et médias.

Au cours de ces 3 jours, des conférences, des débats, des tables-rondes se sont succédés sur des thématiques diverses, telles que la croisssance, l'emploi, les inégalités, les accords commerciaux, la mondialisation, ...

J'ai assisté à plusieurs d'entre elles, dont l'une intitulée : "Parle-t-on mal d'économie ?".

En introduction au débat a été présentée une étude menée par des étudiants de l'Université Lumière Lyon 2. Voici ce qui en ressort :

- Les Français manifestent un grand intérêt pour les questions d'ordre économique. Cet intérêt est plus prégnant depuis la crise de 2008. Il figure même en tête de leurs préoccupations, car cela touche directement leur quotidien : marché du travail, acquis sociaux, croissance, ... .

- Cependant les Français déclarent avoir de grandes difficultés à comprendre, à décrypter ces informations diffusées par les médias. Ce qui, en retour et au final, les détourne, les décourage à s'informer.

- L'étude souligne le lien entre l'intérêt porté à ces questions et l'incompréhension des enjeux, ainsi que le lien entre cette incompréhension et un profond déficit de confiance à l'égard des médias sur ces sujets. Ce qui enclenche un cercle vivieux : une faible compréhension incite à une méfiance qui, à son tour, pousse au désintéressement, donc à une moindre compréhension ...

- D'après l'enquête, les jeunes de 18 à 24 ans  et les moins diplômés sont ceux qui se déclarent le plus en incapacité de décoder les informations économiques (en particulier les questions macro économiques et tout ce qui touche la finance, les banques, la fiscalité).

- L'étude précise que les Français se disent suffisamment informés, mais que les informations sont indécodables pour eux. Ils évoquent un manque de pédagogie de la part des journalistes.

Au terme de l'étude, des préconisations sont avancées :

- Améliorer le côté pédagogique du journaliste en économie. Il a été précisé par l'un des intervenant du débat que les écoles de journalisme forment aux techniques de journalisme, mais pas à ce côté "pédagogie" (dans des domaines spécialisés comme la santé, la sociologie, l'économie, ...). Notons aussi que la grande majorité des médias sont généralistes : ils ne font que peu ou pas de pédagogie sur des sujets ciblés.

- Communiquer sur des sujets plus ciblés et plus en lien avec le quotidien des gens. "Il faut partir de ce que vivent les gens et de ce qu'ils savent" a souligné un intervenant.

- Rendre ces informations plus attrayantes, plus interactives. Le public a besoin de s'approprier ces informations. Il ne veut plus être passif.

En guise de conclusion, j'ajouterais que, par une question que j'ai posée aux intervenants (il était possible de poser ses questions par SMS depuis la salle, via le modérateur du débat), "Ce manque de compréhension de la question économique n'est-il pas dû aussi à un manque de pluralité des approches par les médias ?". Sous-entendu : la grande majorité des médias ne parleraient-ils pas le même langage pro libéral ? En effet, je comprends très bien que les gens aient du mal à comprendre les informations d'ordre économique. Mais cela ne fait pas d'eux des imbéciles. J'entendais encore récemment un journaliste de BFM TV dire que s'il y a tant de chômage en France, c'est de la faute de ceux qui sont en CDI ! Texto ! Bref, un des intervenants a répondu qu'en effet, les principaux médias sont dirigés par le service politique de leur rédaction ... Sans commentaire ...

Il est alors compréhensible que les gens soient si découragés, se sentent si impuissants face à l'évolution du monde et de notre société et se tournent par défiance et rejet vers des extrêmes politiques (pudiquement nommés "populistes" par les médias, mais qu'il convient de dénommer "fascistes" dans la réalité !) ... dont le fonds de commerce est l'ignorance, la peur et la résignation du peuple qui se sent dépossédé de sa puissance démocratique .. Ouverture à tous les dangers idéologiques ...

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