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J’ai rêvé d’un monde où l’on ne parlait plus de l’égalité homme-femme, parce que cette égalité était évidente.
J’ai rêvé d’un monde où les femmes ne déposaient plus plainte car elles n’étaient plus ni agressées ni violées ni battues.
J’ai rêvé d’un monde où le viol n’était plus un crime de guerre, d’ailleurs la guerre n’existait plus.
J'ai rêvé d'un monde ou la culture du viol n'était plus.
J’ai rêvé d’un monde où les femmes étaient visibles, comme les hommes.
J’ai rêvé d’un monde où le plaisir des femmes était aussi important que celui des hommes.
J’ai rêvé d’un monde où les tâches ménagères et la charge mentale n’étaient plus l’exclusivité des femmes.
J’ai rêvé d’un monde à compétences égales, salaire égal.
J’ai rêvé d’un monde où les petites filles pouvaient choisir le métier qu’elles désiraient, le sport qu’elles souhaitaient. Où les petits garçons mettaient du rose sans se faire insulter.
J’ai rêvé d’un monde où les jouets et les habits n’étaient plus genrés.
J’ai rêvé d’un monde libre de choix, sans sexisme.
J’ai rêvé d’un monde où le Patriarcat n’était plus qu’un chapitre dans les livres d’histoire…
Mais comme ce rêve semblait impossible, alors…
J’ai rêvé d’un monde où une femme compétente serait présidente de la République, une femme avec des valeurs sociales, un programme réel et ambitieux pour l’égalité homme-femme. Une vraie politique de gauche...
J’ai rêvé d’un monde où les femmes étaient accueillies dans les commissariats lorsqu’elles désiraient porter plainte, où elles étaient écoutées et crues.
J’ai rêvé d’un monde où la pédocriminalité était proscrite, où la prostitution était bannie.
J’ai rêvé d’un monde où le syndrome d'aliénation parentale (SAP) était censuré, où les femmes qui refusaient de présenter leurs enfants aux pères incestueux n’étaient plus condamnées mais considérées.
J’ai rêvé d’un monde où les féminicides n’étaient plus relégués en “faits divers” mais en urgence.
J’ai rêvé d’un monde où les hommes soupçonnés de violences, agressions, viols, devaient systématiquement démissionner de leurs postes.
J'ai rêvé d'un monde où les femmes ne se sentaient plus obligées de rire aux blagues sexistes.
J’ai rêvé d’un monde qui combattait le sexisme, la culture du viol.
J’ai rêvé d’un monde où l’on ne séparait plus l’homme de l’artiste…
Mais comme ce rêve semblait impossible, alors…
J’ai rêvé d’un monde avec un ministère de l’égalité homme-femme alloué d’un budget conséquent.
J’ai rêvé d’un monde avec une femme ministre compétente dotée d’une certaine liberté de décision, en accord avec le travail des associations de terrain.
J’ai rêvé d’un monde où l’éducation des policiers et policières sur les violences faites aux femmes était une priorité.
J’ai rêvé d’un monde où l’on créait suffisamment d’hébergement pour les femmes violentées.
J’ai rêvé d’un monde où les pédocriminels étaient poursuivis sans relâche, où la prostitution devenait intolérable.
J’ai rêvé d’un monde où l’on éduquait les garçons à ne plus agresser les filles.
J’ai rêvé d’un monde où l’éducation contre le sexisme était incontournable.
Mais comme ce rêve semblait impossible, alors…
Alors je suis descendue encore dans la rue pour crier, hurler ma colère et mon désarroi.
Et je me suis dit : encore 5 ans comme cela…