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Billet de blog 29 avril 2008

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Bruxelles inflige un camouflet budgétaire à la France

Croissance en berne, inflation à la hausse, marché du travail morose, les prévisions économiques dévoilées par la Commission européenne, le 28 avril, ne sont guère enthousiasmantes. Particulièrement pour la France qui se positionne bonne dernière de la classe. Au point que Bruxelles envisage désormais de lancer une procédure pour déficit excessif dès 2009.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Croissance en berne, inflation à la hausse, marché du travail morose, les prévisions économiques dévoilées par la Commission européenne, le 28 avril, ne sont guère enthousiasmantes. Particulièrement pour la France qui se positionne bonne dernière de la classe. Au point que Bruxelles envisage désormais de lancer une procédure pour déficit excessif dès 2009. Le Commissaire aux Affaires économiques et financières, Joachim Almunia, ne cache d’ailleurs plus son mécontentement : « la France est dans la situation la plus préoccupante de la zone euro », a-t-il affirmé. Un camouflet supplémentaire pour Nicolas Sarkozy, et un carton jaune politiquement désastreux alors que le pays s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne.


De fait, les prévisions de Bruxelles décernent un bonnet d’âne à la France. Côté croissance, un dynamisme inférieur à la moyenne européenne (moins de 2% en 2008). Côté finances public, un déficit budgétaire qui dépasse où atteint la limite fatidique des 3% du PIB en 2009, et une dette publique qui explose (65% du PIB en 2009). Bref, un bulletin de santé décevant qui met le pays face à ses responsabilités.
Consommation des ménages à la baisse et envolée des dépenses publiques

La Commission a épinglé les raisons de cette situation économique préoccupante. En France, la croissance est, plus qu’ailleurs, tirée par la consommation des ménages. Normal, quand on sait que les autres ingrédients permettant de calculer la croissance (les exportations et les investissements), se portent déjà mal en raison, entre autres, de la mauvaise compétitivité du pays. Or, la crise financière et l’inflation portent un coup à la sacro-sainte consommation des ménages. D’où des prévisions qui se dégradent.

Pour les finances publiques, les responsabilités sont partagées. Côté recettes, la Commission estime que les cadeaux fiscaux du Président Sarkozy en 2007 ont été contrebalancés par la baisse du chômage (moins de dépenses sociales) et la bonne santé des entreprises (plus de rentrées fiscales). Par contre, côté dépenses, le bât blesse. Le trou de la Sécurité sociale plombe le déficit budgétaire français. Sans parler des dépenses – cadeaux des collectivités locales à l’approche des élections municipales. Enfin, le gouvernement qui s’était engagé à diminuer de 1% les dépenses de la fonction publique n’a pas tenu parole.
Reste que la situation budgétaire française pourrait se dégrader plus vite que prévu, ce qui obligerait la Commission à sanctionner la France au beau milieu de sa présidence.

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