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Billet de blog 11 octobre 2014

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Pourquoi est-ce si difficile de lâcher prise ? Observons nos pensées !

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Interview de Myriam Lebrun – Revue Recto Verseau, décembre 2007

Pourquoi y a-t-il tant de difficulté à lâcher prise ?

(la cause)

Le problème est l’attachement.

L’attachement est l’identification à ce que vous croyez être.

Vous êtes très attachés à votre mode de pensée, qui constitue une grande part de votre personnalité, vous êtes attachés à vos vérités, vos biens, vos enfants, vos partenaires, vos valeurs, vos religions… Vous cherchez à vous définir, à vous identifier, pour avoir la sensation d’exister ou d’être quelqu’un. Vous forgez ainsi une vie faites de concepts, de croyances et de dogmes.

Vous pensez pouvoir gérer, contrôler votre existence par la lutte, la volonté, la résistance, tout en posant des conditions à la Vie elle-même: « Cela n’aurait jamais dû arriver. », « Ce serait mieux si… », « Si seulement il/elle était différent… », etc.).

Quand lâcher prise ?

(les résistances)

Partons d’une souffrance, quelle qu’elle soit. Vous pouvez la voir, l’identifier, mais aussi hélas… la refuser, la fuir, vous bloquer ou vous révolter, et donc en vouloir au monde entier lorsque vous n’arrivez pas à changer la situation. Et plus vous vous révoltez, plus vous renforcez cette souffrance, allant jusqu’à éprouver impuissance et désespoir.

En fait, ce n’est pas tant la réalité qui vous fait mal, c’est votre refus de cette réalité.

Vous souffrez de vouloir que les choses soient telles que vous voudriez qu’elles soient, et non comme elles sont.

Tout ceci constitue une grande pression qui puise beaucoup d’énergie en vous (pouvant mener jusqu’à une déficience immunitaire, source d’affaiblissement et porte ouverte aux malaises et « mal à dit »).

Résister renforce, fait persister et perdurer le "problème" jusque dans des proportions parfois démesurées, produisant des tensions extrêmes, voire des maladies.
C’est ainsi que se passent les choses pour la plupart des gens, chez qui en outre le lâcher-prise ne "marche" pas.

Car lorsque, lassés, vous voulez lâcher-prise, en faisant appel à votre volonté vous créez une nouvelle pression : « Je dois lâcher, je sais que je dois lâcher… ». Vous avez l’habitude de vouloir maîtriser votre existence et agissez selon ce fonctionnement.

Parce que de tout temps vous avez cherché le confort et l’apaisement, ainsi que la sécurité, vous avez créé une multitude de schémas rassurants qui vous confinent peu à peu dans une prison mentale que vous renforcez à coup de : « J’ai raison ! », « J’ai le droit ! », « Oui mais… ». Et lorsque la Vie vous impose une situation qui vous dérange, vous repartez de plus belle dans un cercle vicieux de réactions** qui vous éloignent de plus en plus de votre sérénité et de votre clarté d’esprit.

Comment lâcher prise ?

(les conseils)

Lâcher prise est un abandon total et sans conditions à Ce Qui Est. Cela n’a rien à voir avec une soumission ou une résignation, c’est la pure acceptation de la réalité, telle qu’elle se présente. Ce n’est pas un "faire".

Dans un premier temps, lâcher prise peut passer par l’acceptation, la reconnaissance, l’observation et la compréhension de ce qui est.

Or, toute réalité extérieure et surtout la façon dont vous en êtes affecté vient de votre réalité intérieure, dont elle est le reflet. Toute souffrance mentale ou émotionnelle vient de votre monde intérieur et de l’attachement à vos croyances, à votre réalité subjective. Toute souffrance que vous ressentez, quelle qu’en soit la cause, est donc due au monde qui réside en vous.

C’est l’observation de vous-mêmes qui permet de reconnaître votre peine, votre chagrin, votre colère ou votre confusion. En allant au plus profond de vous-même, vous découvrez l’enfer que vous avez créé. Un enfer issu de l’attachement aux gens, aux valeurs, aux choses, etc., et aux réactions que vous y avez appliquées** !

Paradoxalement, c’est en acceptant de ressentir la douleur sans chercher à l’atténuer, sans la fuir ou y résister, que celle-ci peut se dissoudre.
Pour ce faire il s’agit d’accueillir et d’accepter ce qui vous fait souffrir, c'est-à-dire prendre la mesure de votre ressenti, sans réaction, sans faire quoi que ce soit. C’est cette acceptation sans résistance qui permet l’observation de soi et des phénomènes.

En investiguant alors toutes les « vérités »** auxquelles vous tenez mais qui vous font souffrir, vous constatez que, le plus souvent, elles ne vous servent plus.
Ce qui fut une aide est devenu un obstacle. Ce qui était une stratégie du mental pour survivre produit la destruction et l’entrave au flux de la Vie elle-même.

En questionnant le système de pensées appliqué à la situation, en le mettant en doute, en remarquant les réactions inadaptées qu’il engendrait, disparaît la confusion au profit de la clarté mentale.

La paix intérieure, source de créativité

(l’abandon)

La compassion pour soi et pour les autres est le résultat de cet éveil à la réalité. Le plus étonnant est que c’est la chose la plus ordinaire qui soit. Vous réalisez que vous étiez aveugle et à présent, vous voyez la vérité sous un angle totalement neuf. Ce n’est que cela l’illumination. Le simple constat d’un état interne erroné qui peut être rectifié par la conscience éveillée.

Le retour à la quiétude du moment présent procure une gratitude infinie pour cette clarté et pour la vie, dans sa totalité et son unicité retrouvée.

Dans cette sérénité se présentent les solutions, se pose l’action juste, se révèle le pas à franchir sur un autre chemin, non plus le chemin des « je veux », « j’ai besoin », « j’ai raison », « j’ai le droit », « je suis victime » ; mais celui du : « Oui à la vie. », du : « Quelle est mon option à présent ? », du : « Qu’est-ce que cela m’apprend ? », qui éveillent au pas suivant, et au suivant, et au suivant…

L’abandon total à la Vie elle-même (la « Vie elle m’aime ») et à son infinie bonté engendre une confiance renouvelée à chaque étape de ce processus libérateur.

Cette foi grandissante est le ciment nouveau pour accueillir – et non plus affronter – le défi de la vie.

"Que ta volonté soit faite"

(adieu souffrance)

C’est alors que le miracle peut se produire, que l’énergie se mue en un océan de paix, source de toute créativité, d’amour, de joie qui n’exclut pas les émotions mais les transforme en sentiments plus profonds, car mieux ressentis et vécus, accueillis enfin complètement. Et ce, à chaque fois que surgit une souffrance, un stress, une pensée « négative »…

L’unité, qui est le but de l’humain sur terre à travers le (et au-delà du) processus d’individuation, se met en place et s’effectue dans l’harmonie générée par l’acceptation et l’abandon – non dénuée d’action, au contraire, car c’est alors que l’action devient juste – et contribue à la présence consciente de l’Être, l’accès à sa vraie nature.

En somme, la souffrance est une option : elle est nécessaire jusqu’à ce que l’on se rende compte qu’elle est inutile.

§§§

Extraits (à peine modifiés par HN) du livre de Myriam Lebrun : "Mais de quoi donc avons-nous si peur ?"

Myriam Lebrun est élève de Byron Katie

** = « pensées-racines », qui sont la cause des émotions, qui sont à leur origine (ajouté par HN)

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