La gauche ne pourra gagner en 2017 sans une candidature unique.
C'est assez largement admis.
Mais, hélas, pour l'instant, nous n'en avons pas pris le chemin.
Les différentes tendances de la gauche ne peuvent aujourd'hui accepter de participer à un mécanisme de primaire unique.
Cela supposerait que les perdants de celle-ci soient prêts à se rallier au gagnant alors qu'ils ne partagent pas ses positions.
De plus, les primaires telles qu'on les a déjà vécues sont trop axées sur les personnes (effet "concours de beauté") et peu propices à un débat de fond. Elles ne peuvent donc susciter un sursaut capable de ramener les abstentionnistes dans les bureaux de vote. Elles ne peuvent qu'amener à des accords de façade, à des ralliements à contrecœur et donc à de futures déceptions même en cas de victoire.
Il faut donc trouver une autre voie.
Pourquoi ne pas adopter celle qui avait amené à l'élection de François Mitterrand en 1981 ?
Il s'agit de construire une politique vraiment alternative à celle actuellement menée.
Cette politique alternative devra être capable de mobiliser, d'enthousiasmer les électeurs, et pour cela :
Elle devra répondre aux défis de notre temps : sortir par le haut des crises sociales, environnementales, économiques et démocratiques en France et au sein de l'Europe et permettre de faire face aux menaces contre la République.
Elle devra prendre en compte la finitude de la planète, donc prendre ses distances avec le productivisme, le tout marchand et son corollaire la mondialisation aveugle.
Elle devra être fidèle à nos idéaux républicains (Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité).
Elle devra aussi être crédible, c'est à dire non seulement décrire ses objectifs mais aussi les moyens pour y parvenir.
Un de ceux-ci consistera à conditionner la continuation de la participation à l'Europe à la révision des traités pour inclure les harmonisations sociales et fiscales (Margaret Thatcher avait bien fini par obtenir ce qu'elle voulait !)
Cette politique alternative devra être un "plus grand dénominateur commun", une plate-forme, pouvant être largement partagée, soutenue et défendue.
Et pour y parvenir, elle devra être élaborée en commun par le plus possible de partenaires de gauche qui devront faire taire quelques temps leurs égos et les querelles de chapelles.
Ce n'est pas hors de portée.
Je ne suis pas favorable au régime constitutionnel actuel.
Mais, tant qu'il est là, ce qui est certain pour 2017, il faudra un candidat à la présidentielle.
Ce candidat pourrait émerger de lui-même : en ce cas, ce serait celui qui aura su le plus convaincre que la plate-forme élaborée est la seule solution possible, qu'il ne la trahira pas et qu'il peut rassembler son camps et au-delà.
Sinon, il pourrait être désigné par des primaires entre tous les partenaires ayant élaboré la plateforme.
Le processus que je viens de décrire me semble le seul à même d'éviter la déroute de la gauche en 2017 et la destruction de ce qui reste de notre modèle social et de nos services publics annoncée par tous les candidats de droite.
Et même en cas de défaite aux présidentielle, la plate-forme élaborée est la meilleure base possible pour faire venir devant les urnes des électeurs aujourd'hui abstentionnistes et pour imposer d'entrée une cohabitation, ce qui serait une manière "douce" d'en finir avec la Ve République.
La convention nationale du 12 novembre à Montreuil lancée suite à l' "Appel des 100" me semble aller dans le sens de la démarche que je viens de décrire.
C'est pour cela que j'y participerai et j'espère que nous y serons nombreux.
Des simples militants au plus hauts responsables, nous pouvons faire avancer les choses.
Le peuple de gauche et l'histoire nous attendent et nous jugeront.
Pour plus d'informations sur l'Appel des 100 : http://www.appeldes100.org/category/alaune/