# Absurdité économique et écologique de la suppression des "petites lignes" (ex grandes lignes) - Illustration sur le Cevenol Le 19 mai à 13:27, par Henri Chazelle
Commentaire déjà posté sur Facebook suite à la publication du rapport Spinetta :
https://www.facebook.com/henri.v.chazelle/posts/1840276896022385:9
Le chemin de fer est un système en réseau, dont les petites branches alimentent les grandes. Il me semble que le réseau français est actuellement déjà très réduit.
Le réduire encore conduirait à perdre cet avantage de l’effet réseau, donc à réduire aussi la fréquentation des grandes branches, et leur rentabilité.
Cela conduirait aussi à couper certaines parties du territoire (Massif central par exemple) du reste du pays.
L’argument de la faible fréquentation est souvent fallacieux.
Certains trains ne sont pas remplis tout simplement parce que la SNCF ne fait rien pour améliorer leur fréquentation :
Essayez d’aller de Paris à Langogne (confins de la Haute-Loire et de la Lozère). Le site Oui SNCF vous propose un TGV RENFE de Paris à Nîmes, puis un TER de Nîmes à La-Bastide-Saint-Laurent-Les-Bains, puis un autocar soit 6h 30 pour 125 euros (tarif 2e classe sans réduction).
Il est possible de faire le trajet pour 80 euros en passant par Clermont-Ferrand, ceci avec une durée équivalente.
Regardez une carte et vous comprendrez l’absurdité du trajet proposé (940 km) par rapport à celui par Clermont (590 km).
Que vont faire ceux qui veulent faire ce trajet : prendre leur voiture ou un peu mieux, tenter le covoiturage.
Où est le souci de l’environnement dans tout ça ?
Des exemples comme celui-ci, je peux vous en trouver des dizaines.
La vérité est que, pour les trajets à longue distance, la SNCF ne se préoccupe que des TGV, qu’elle fait tout pour rabattre le trafic sur eux, même quand c’est absurde et se désintéresse du reste. Il n’y a plus de grandes lignes qui irriguaient le territoire, il ne reste que quelques Intercités dont la SNCF souhaite d’ailleurs se débarrasser en les "fourguant" aux régions.
Sans doute, faut-il réfléchir à des modes d’exploitation spécifiques aux lignes à faible trafic pour les sauver.
L’ouverture à la concurrence ne conduira qu’à un "écrémage" : privatisation des lignes potentiellement les plus rentable, et de leurs bénéfices qui ne pourront plus compenser les pertes des petites lignes (disparition de la péréquation).
À terme, on s’acheminera vers un squelette reliant les grandes villes.
C’est d’ailleurs très cohérent avec le concept de Métropole.
Mais ça ne l’est pas avec une vision plus écologique du territoire constitué de villes moyennes pouvant organiser autour d’elles une économie de proximité.
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N’oublions pas le vieil adage :
"Quand on veut tuer le chien on dit qu’il a la rage"
Alors, il faut construire un contre-projet.